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A se changer en roi,
A hurler à la lune,
A traquer la fortune,
Tout ça pour trainer son poids
[Noir Désir, Comme elle vient <= Les Fatals Picards, Noir(s)]

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Les annales du Disque-monde, 20: Le Père Porcher (Terry Pratchett)


S'il y a bien une relecture qui est devenue un petit rituel pour moi, c'est Le Père Porcher à chaque Noël.

En 2010, j'en ai profité pour ressortir une idée-sous-le-coude de VadeZévènement, et c'est ainsi que tout au long du mois de décembre nous avons partagé nos impressions sur ce livre avec la première Lecture Commune du Vade-mecum ouverte à tous (inscrits ou non) !





Alors ce tome 20, c'est bien évidemment la transposition de notre Noël, ses traditions, son folklore, et ses dérives mercantiles, mais pas que.




La nuit du père Porcher: neige, fougères de givre, rouges-gorges, chorales et sapins décorés...
Mais le gros bonhomme de rouge vêtu, celui qu'on attend en cette nuit de fête... a disparu.

En lieu et place, faisant fonction, un autre bonhomme de rouge vêtu, dans son traîneau tiré par des cochons sauvages, avec sa hotte, sa fausse barbe et son oreiller pour simuler un ventre qu'il n'a pas.
Un bonhomme plus habitué à manier la faux qu'à descendre dans les cheminées distribuer des jouets par milliers. Mais quand le devoir appelle...

Car certains préméditent l'assassinat du père Porcher. Et s'ils arrivent à leurs fins... le soleil ne se lèvera pas.


Car ce qui est peu à peu devenu le vieux rougeaud barbu qui fait le bonheur des grands commerces n'est que l'avatar d'un héritage bien plus ancien et bien plus primitif.
Tout comme, chez nous, l'effigie de la pub de Coca Cola, le divin enfant, les rois mages etc ont pris le relais des fêtes païennes, le solstice, halfway out of the darkness, tout ça tout ça.

Toujours les bons vieux parallèles sociologiques caractéristiques de Pratchett: c'est pas le tout de rigoler, il y a aussi de la réflexion plus sérieuse.
Et tout particulièrement dans ce tome-là, je trouve.

Il est aussi particulièrement auto-référencé avec le reste de la série, ce qui peut en faire un tome plus ardu à la découverte, ou pas. Personnellement ce fut un de mes premiers, bien que pas le tout premier non plus, et je connaissais déjà La Mort et Suzanne, par exemple... Ce qui n'était pas le cas de tout le monde pendant la LC, notamment Spocky parmi les débutants du Disque, et je regrette un peu d'avoir pris le risque de les rebuter.
Malgré tout, je me souviens aussi qu'à la première lecture j'étais restée sur un sentiment mitigé et la frustration d'une nette conscience d'être passée à côté de trop de choses.
C'est typiquement le tome qui se bonifie avec les relectures: à chaque fois on découvre quelque chose qu'on n'avait pas remarqué auparavant, on redécouvre d'autres choses sous d'autres angles, et on ne se lasse pas des meilleurs passages qui sont toujours aussi jouissifs.
Même après de nombreuses relectures!


Et dans le détail de celle-ci, j'ai notamment relevé quelques belles répliques de Suzanne.

 "Lorsque madame Guêtre lui avait timidement demandé comment on s'adressait au cousin au second degré d'une reine, Suzanne avait répondu sans réfléchir: "la plupart du temps, on l'appelait Jacquot"

"Gauvain et Twyla, qui devaient leurs prénoms à des parents qui donnaient pourtant l'impression de les aimer"

"Le monde est plein de petits machins ronds qui ne sont pas des yeux! D'accord?"



De grands moments chez les mages, où par curiosité je me suis éclatée à rechercher la V.O. de quelques passages.

Par exemple, le coup du rho omega tau, rhum et gâteaux en VF, ça donne au départ:

"η β π
- Is this some sort of magic word?
- No. Susan sighed. They put it on all their menus. You might call it the unofficial motto of the
University.
-
What's it mean?
- 'Eta Beta Pi.'
Bilious gave her an expectant look.
- Yes...?
- Er ... like, Eat a Better Pie? said Susan."

Ou encore ++sort++ qui réclament des données et Ridculle qui comprend "dîner" et qui rétorque qu'ils ont plein de châtaignes s'il n'a pas peur des bogues.
En V.O. c'est data, confondu avec des dattes trop sticky.

Ou dans la même veine, quand le doyen s'excite à coups de "houp, houp!" et que Ridculle lui demande pourquoi il réclame une houppe, et qu'il essaye de se justifier en évoquant un ancien sens dans les opérations militaires, en V.O. c'est aussi très proche:

"Dean, why do you keep referring to sheds all the time?
- It's 'hut', Mustrum, said the Dean. It means...
- Small wooden building? Ridcully suggested.
- Welt sometimes, agreed, but other times . . . well, you just have to say 'hut'."


Il est aussi fait clairement allusion au tome "Le Faucheur" quand Ridculle évoque "la fois où une force vitale a envahi l'Université, on n'était même plus maître de son pantalon".

Plus près du Porcher, la vexation du major de promo quand il découvre que le doyen a toujours mis des taies d'oreiller en guise de chaussettes pour obtenir plus de cadeaux est un détail que j'avais oublié et qui est juste savoureux...

Tout comme les mages qui se souviennent de leurs Porchers d'antan, finalement universellement des "soirées qu'on voulait festives et qui finissaient invariablement par des engueulades d'adultes et des bagarres d'enfants".



Et évidemment les bévues obstinées des mages qui surfent malgré eux sur l'excédent de foi qui cherche à se réincarner en personnifications plus ou moins anthropomorphiques, comme le mangeur de crayons, l'avaleur de chaussettes, ou...

"Des guêpes serviettières, fit le doyen. Bravo, archichancelier.
- Ben, j'veux dire... merde, c'est humain, non? s'emporta Ridculle. Des trucs marchent mal, d'autres se perdent, c'est naturel d'inventer des p'tites bestioles qui... D'accord, d'accord, j'vais faire gaffe. J'dis juste que l'homme est par nature un être mythopoétique.
- Qu'est-ce que ça veut dire? demanda le major de promo.
- Ca veut dire qu'on invente au fur et à mesure, répondit le doyen sans lever le nez."
 

Une autre référence qui a pu être élucidée grâce à cette lecture commune, c'est tout un passage qui parodie Good King Wenceslas, chanson traditionnelle que je connais pourtant bien depuis Loreena McKennitt, mais je n'aurais jamais fait le rapprochement entre les paroles et ce seigneur du Disque-monde qui embarasse son serf en lui imposant une largesse annuelle pour mieux continuer à le brimer le reste du temps.
 
J'ai remarqué aussi qu'à l'UI, la fée Bonne Humeur a un poulet sur l'épaule censé être l'Oiseau bleu du bonheur mais qui fait tristement cot-cot.
Depuis quelques temps, dans chaque Pratchett que je lis je repère: 1) les bananes, 2) les pommes (on en a eu à la veillée chez le bibliothéaire), 3) les patates, et 4) les poulets.
Quand on y fait gaffe, on en voit partout ^^

D'ailleurs en parlant de bananes, Ridculle et Cogite s'égarent dans une digression à leur sujet qui est tout bonnement savoureuse à mes yeux de bananaddict.

"Un fruit très nourrissant, la banane."

Toujours avec Ridculle, ses chansons sous la douche avec paroles en yaourt sont aussi particulièrement cocasses ^^
(et tellement vrai, qui ne s'y reconnaît pas...)

L'idylle qui se noue entre la fée Bonne Humeur et le major de promo, brisée par par l'ordre rétabli et donc la disparition des petites créatures générées sur l'excédent de foi, m'a plus touché que fait ricaner.

Le chérubin reste à piétiner derrière la vitre, que le Bonhomme Hiver, vexé de se faire accuser de ne faire que des motifs de fougère, agrémente de variantes...

Et quand l'excédent de foi est régulé, toutes les créatures ne disparaissent pas dans leur totalité: on retrouve par exemple le mangeur de chaussettes dans "Allez les mages", et on voit la fée Glinglanglinglan seulement chassée dans les égouts: du coup je serais curieuse d'imaginer ce qui se passe pour elle par la suite, si jamais j'avais le temps de me remettre aux fanfics ^^




C'est aussi la première fois que je percute vraiment ce qui se passe avec les mendiants qui voient un festin tomber du ciel, et en parallèle les cuisines d'un grand restau qui se retrouvent en état d'alerte parce que leurs victuailles ont disparu, mais qu'en revanche leurs réserves débordent de vieilles godasses boueuses.
Mais comme les morporkiens ont un estomac solide (par obligation, lol) et de la ressource, le chef improvise une nouvelle carte avec "Brodequin rôti façon Ombres" (en français dans le texte) et autres intitulés vaseux pour désigner en réalité de véritables semelles attendries et assaisonnées avec art... Et les clients en redemandent!
De toute façon ils viennent manger là parce qu'est ici qu'il faut être vu, rien de plus...

Le Père Porcher par interim a donc fait un échange judicieux, et j'ai adoré la réactivité typiquement morporkienne du chef cuisinier ^^




Et puis, il y a le dénouement avec la bataille contre les Contrôleurs
, qui est vraiment plus impressionnante et plus compréhensible dans le téléfilm. On a un peu de mal à s'imprégner de toute l'ampleur de la scène tellement il y a de symbolique et d'abstrait, dans le livre.

"[Que ce serait-il passé si le Père Porcher n'avait pas pu être sauvé pour se sacrifier?]
Le soleil ne se serait pas levé. Une boule de gaz enflammé aurait tout bonnement illuminé le monde."

"Les hommes vivent dans le boniment. Ils ont besoin d'imaginaire pour rendre la vie plus supportable, pour lui donner de la valeur et un but."

Du pur Pratchett sérieux, à la limite du cynique et désabusé, tellement vrai, très beau.


"On a toujours le temps pour une dernière minute."

J'avais oublié ça, ça ferait une très bonne signature sur un forum ^^




"Oh bon dieu d'moi..."

Enfin, sans que ce soit aussi marqué que dans certains autres tomes (je pense là aussi à Allez les mages, mais c'est pas le seul, il me semble), on a un peu plusieurs fins, pour boucler chaque personnage, chaque développement.
Perso, je préfère quand une seule fin est plus marquée. Mais ma foi, ça se prête bien à la construction pratchettienne!
(Soit dit en passant, le petit Gauvain qui récupère l'oeil de verre de Leureduthé et s'en fait une bille de compétition est le petit détail qui fait froid dans le dos)




"Je me souviens avoir entendu dire que l'idée du Père Porcher en tenue rouge et blanc est assez récente.
- Non, on s'en est souvenu."

Ui'




Oh et j'allais oublier le plus important: c'est la première relecture que je fais dans mon tome dédicacé!
Non pas par Pratchett, mais presque, tellement Patrick Couton est notre traducteur national de génie, LA plus grande personnalité Discworld en France...

J'étais avec l'équipe du Vade-mecum aux dernières Utopiales quand on l'a rencontré et interviewé pendant 3 heures (à venir sur le Vademecum, je mettrai cet article à jour), un très bon grand moment!
Et à la fin on y est évidemment tous allés de notre petite demande de dédicace personnelle, en plus du Dedicacum (voir détails dans l'interview à venir).
Baron et moi avions choisi de faire dédicacer nos tomes du Père Porcher.

Pour moi c'était parce que c'est lié à ma première grande révélation de l'immense chance qu'on a d'avoir ce traducteur aussi génial: dans mes premiers temps sur les forums du Vade-mecum, j'avais été prise dans une discussion sur les noms et jeux de mots en VF et en VO, et je m'étais demandé comment était la VO pour Lheureduthé, "prononcez Leredouté". Baron avait été à la pêche aux infos et il s'est avéré qu'il n'y a PAS de jeu de mots en VO, c'est Teatime, qui insiste pour prononcer "Tee-ha-tim-eh" en déformant un peu les syllabes, c'est tout. Il n'y a pas ce 2° sens qui colle parfaitement, le redouté.
C'est génial.

Voilà ce que j'ai raconté au grand Patrick, d'où cette dédicace où il reprend d'ailleurs ce qu'il dit aussi à la fin de notre interview: c'était un coup de chance, c'est très souvent une question de chance plus qu'autre chose...

(malgré tout je persiste à affirmer qu'il a un sacré flair pour les voir, ces trucs-là, même s'il a la chance que ça tombe bien avec des équivalents et bonus qu'il peut caser ^^)




Comme dirait la Mort-aux-Rats:

"COUII-II. II-COUI !"

 

[film] L'Illusionniste (Sylvain Chomet)

Avec les tarifs réduits du week-end dernier, j'ai aussi eu l'occasion inespérée d'enfin voir un film que j'avais à mon grand dam raté à sa sortie, puisqu'il n'est resté à l'affiche que très peu de temps dans mes parages...

J'avais beaucoup, beaucoup aimé les Triplettes de Belleville, et j'avais été ravie d'apprendre que Sylvain Chomet préparait un nouveau film dans le même genre, cette fois carrément inspiré de Jacques Tati.



À la fin des années 50, une révolution agite l’univers du music-hall : le succès phénoménal du rock, dont les jeunes vedettes attirent les foules, tandis que les numéros traditionnels – acrobates, jongleurs, ventriloques – sont jugés démodés. Notre héros, l’illusionniste, ne peut que constater qu’il appartient désormais à une catégorie d’artistes en voie de disparition. Les propositions de contrats se faisant de plus en plus rares, il est contraint de quitter les grandes salles parisiennes et part avec ses colombes et son lapin tenter sa chance à Londres. Mais la situation est la même au Royaume-Uni : il se résigne alors à se produire dans des petits théâtres, des garden-parties, des cafés, puis dans le pub d’un village de la côte ouest de l’Écosse, où il rencontre Alice, une jeune fille innocente qui va changer sa vie à jamais.


Plus précisément, c'est un projet que Tati n'avait pu mener à bien. Un projet plutôt différent de ses autres films - dont j'avoue certes n'avoir vu que Jour de fête (à l'école, il me semble) et peut-être quelques passages des Monsieur Hulot - et qui semble avoir quelques tendances autobiographiques, comme on le ressent déjà dans le film et comme l'explique Sylvain Chomet dans ce p'tit bout d'interview:



Tout comme dans les Triplettes, tout est dans l'ambiance, et ce dessin magnifique...

Presque muet d'un bout à l'autre, la musique et les situations suffisent à tout faire passer. Ca crée aussi une atmosphère très forte, ça renforce les émotions...

Et puis ce côté délicieusement rétro, aux tons légèrement sépia, on en redemande!



(roh oui, et le gros lapin au sale caractère, ça m'a trop rappelé plein de souvenirs de ma lapinette!)



Ah oui, et le groupe de rock bien teenage-glamour
Qui sonnait pas mal, d'ailleurs, raison de plus pour me jeter sur la BO dès qu'elle sera sortie

Ajoutez à ça la beauté toujours stupéfiante de l'Ecosse, ses paysages lumineux et contrastés...












...sur fond de cornemuses: tout ce que j'adore






On retrouve aussi toute la loufoquerie et l'ordinaire de personnages extraordinaires, à travers cet illusionniste en quête d'un nouveau souffle et finalement rattrapé par la grisaille de la vie... D'ailleurs la fin est très, très triste.

Elle révolte et frustre, on se dit "mais pourquoi il lâche tout comme ça, c'est pas possible!", et puis finalement on se met à sa place, on comprend... Mais c'est tellement triste. Tellement bête. Et tellement vrai aussi, malheureusement.








Et on termine sur une grosse touche de mélancolie... ça lui va bien, à ce film, d'ailleurs.


J'ai ri, je me suis exaltée, je me suis désolée, j'y ai été de ma larmichette, je me suis régalée les mirettes et les esgourdes et le coeur.
 

Loto BD

Petite parenthèse avant de continuer à rattraper mon retard (de) chronique(s):

j'ai cédé à la communication acharnée de Loula pour le Loto BD qu'elle co-organise avec deux autres blogueuses, Mo' (le bar à bd) et Val, et je me suis inscrite chez Mo' pour la catégorie "Vécus" puisque c'est de ça que se rapproche le plus la BD que je me proposais d'offrir, et que personnellement je suis autant alléchée par les 3 catégories ^^



 

Le Monde de Narnia, 3: L'Odyssée du Passeur d'Aurore (film)

Haa, mon ftp remarche normalement, alors en avant les chroniques en retard!

D'abord, la suite de ma petite replongée dans Narnia avec le 3° film, que j'ai été voir ce week-end pour profiter des tarifs réduits, comme prévu.

Celui-là correspond à un tome que je n'avais pas lu et que j'ai à peine eu le temps de commencer avant de voir le film, mais c'est peut-être aussi bien, parce que maintenant que je l'ai presque fini, je constate que le film est très très peu fidèle, mais je trouve que les modifications de l'adaptation sont bien foutus, alors que j'aurais sûrement eu une impression toute autre si j'eusse connu le livre avant de le voir autant détourné

Mais comme ça n'a pas été le cas, ben j'ai bien aimé.

Enfin en passant sur la niaiserie, la morale catho et tout, hin, en étant branchée en mode bisounours, quoi. Je sais me laisser porter par la magie quand c'est Narnia



Edmund et Lucy Pevensie, ainsi que leur détestable cousin Eustache, plongent à travers un intriguant tableau pour embarquer sur le magnifique Passeur d'Aurore. A bord, ils retrouveront leurs amis le roi Caspian et la souris guerrière Ripitchip. Le destin même de Narnia repose sur le succès d'une mission qui entraîne les courageux voyageurs vers des îles mystérieuses. Affrontant des créatures magiques et de sinistres ennemis, ils seront également amenés à retrouver leur ami le grand Lion Aslan...



Dès le début (où on retrouve le Londres du début de 2nde Guerre Mondiale bien plus que dans les livres, comme dans chaque film), j'ai adoré la scène du tableau, que je venais de lire juste avant que les lumières s'éteignent, et qui est vraiment magique, au moins autant que le tout premier passage dans le monde de Narnia à travers le fond de l'Armoire magique...

Ensuite, le Passeur d'Aurore est absolument magnifique (comme je venais de le lire aussi), et c'est toujours aussi agréable de retrouver les narniens.

           

Bon, Caspian fait vraiment le pur look ciblé pour les midinettes, ça en devient surfait, c't'un peu dommage. Et Lucy qui se met à être coquette, c'est aussi le genre de trucs qui était pas loin d'abuser de mon mode bisounours, mais c'est justifié plus tard alors ça va ^^

    



Ca se justifie quand Lucy veut à tout prix "être belle comme Susan". Le reste du temps elle est toujours aussi adorable, émerveillée et émerveillante...



...mais quand la tentation passe à l'oeuvre, c'est par ce biais-là, et c'est la leçon d'Aslan: savoir s'accepter et s'aimer tel qu'on est, sans vouloir ressembler à quelqu'un d'autre mais bien à soi-même, y compris dans le miroir...



Mais à part ça elle reste toujours la plus enfantine.

Je me suis bien éclatée avec les monopodes, aussi ^^



Et Eustache est bien horripilant au début et passe bien par le chemin initiatique qu'avait suivi Edmund au début, ça devient classique dans la série mais ça passe quand même, et puis je devine que c'est pour passer le relais par la suite...



Ripitchip reste aussi fidèle à lui-même, en parfait chevalier
C'est d'ailleurs bien lui qui est le plus digne du droit de passage au Pays d'Asla par-delà la vague, le passage que j'aie le moins aimé, pour son allusion vraiment trop évidente au paradis chrétien, et Aslan (encore prononcé "Aslent", c'est nul) qui explique à Lucy que s'il leur a été permis de vivre toutes ces aventures à Narnia, c'était pour qu'ils se familiarisent avec Lui, qu'ils apprennent à le connaître avant de le cotôyer d'une autre façon en grandissant.
Ca m'a bien tordu la tronche, ça




Ca aurait pu être plus light, quand même.

Mais bon, c'est aussi ça, Narnia. Faut juste le savoir. Mais parce qu'il a tout le reste, je pose mon mouchoir là-dessus et puis voilà.




 

Le Monde de Narnia, 2: Le Prince Caspian (film)

Ca faisait longtemps que je voulais me remettre dans Narnia, ne serait-ce que pour finir de lire les quelques tomes de la série que je n'ai pas encore lu et relire les autres.
J'avais vu le premier film, mais zappé le deuxième.
En ce moment il y a une opération demi-tarif à mes cinés habituels, et la seule affiche qui m'intéresse est le Narnia 3, ça m'a suffi comme prétexte ^^ (et si ça ne suffisait pas, l'article de Vert m'achevait)

Donc dans la semaine j'ai fini d'acheter mes tomes manquants et hier soir, je me suis regardé chez moi le deuxième film:




Ca reprend très bien les éléments du livre, qui était le dernier de la série que j'avais lu à l'époque où je découvrais Narnia (à la fin du lycée, je crois).

Nous retrouvons nos quatre héros fils d'Eve et d'Adam devenus jadis les rois et reines du monde de Narnia après avoir vaincu la Reine Blanche et son hiver perpétuel en s'alliant avec Aslan, le majestueux lion seigneur.

Cela fait un an qu'ils sont revenus vivre dans notre monde, à Londres. Et voilà que dans le métro, le passage de la rame dévoile un autre paysage, celui du monde merveilleux où ils avaient vécu tant d'aventures...
Mais à Narnia, le temps s'écoulme différemment, et ce sont mille ans qui les séparent de l'époque de leur royauté.

Et les choses ne se produisent jamais deux fois de la même façon...

C'est donc un Cair Paravel en ruines que les quatre enfants retrouvent, et tout le peuple fantastique a disparu, chassé par les humains Telmarins, à la tête desquels le roi Miraz oeuvre d'une main de fer  et avec la fêlonie d'un serpent.

Le prince Caspian, héritier légitime tant que Miraz n'a pas de descendant, devient un obstacle quand la reine donne naissance au fils de Miraz, et se voit donc contraint de fuir et se cacher lui aussi.

Comme on s'en doute, tout ce petit monde se rencontre et s'organise pour reconquérir Narnia et le rendre aux Narniens, pour que tout ce qui a été relégué au rang de légendes et racontars - y compris l'existence d'Aslan - regagne sa réalité.




Tout comme le livre, c'est assez classique et les parallèles de morale chrétienne sont bien présents, je le res remarque d'ailleurs beaucoup mieux dans les films que dans les livres, mais pour moi ça garde toujours cette incroyable force de merveilleux, ce côté poétique, et cette magie de l'enfance... C'est ça que j'aime dans Narnia, depuis la première fois que j'en ai attrapé un bouquin, et ça ne change pas, malgré toutes les critiques que ça a pu recevoir.
Je suis la première à reconnaître que c'est très "gentillet", pourtant, mais ça reste un incroyable panorama fantasy cher à mon coeur.

Dans le détail, j'aime toujours autant la petite Lucy, merveilleusement incarnée par Georgie Henley, la plus enfantine, celle qui a la plus grande foi inébranlable en Aslan et la magie de Narnia. La première à voir les arbres danser, à s'émerveiller de tout...







Ben Barnes est aussi très bien dans le rôle du prince Caspian, qu'il me semble avoir apprécié beaucoup que dans le livre, où l'amertume et la désillusion restaient plus marquantes.
On comprend que Susan s'en entiche un brin, elle qui a déjà presque tourné le dos à cette part d'enfance qui fait Narnia...



Comme Lucy, je suis toujours très nostalgique de Mr Tumnus (prononcé à l'anglaise, "Teumneus", rah! Comme les "narniens" qu'ils prononcent "narnians". Alors qu'ils se sont corrigés et ne disent plus "Aslent" mais bien "Aslann"...), l'image de leur première rencontre sous le réverbère au milieu de la forêt enneigée est pour moi une véritable icône de l'univers de Narnia.



Heureusement il y a d'autres faunes, et c'est bel et bien mon espèce préférée du peuple narnien!





Les minotaures sont supers, aussi.

Et puis il y a ces petits traits de drôlerie, surtout avec Ripitchip, la souris mousquetaire sans queue et sans reproches ^^


  

Et donc oui, la crise de foi des mecs face à la tentation de la Reine Blanche, et l'obstination payante de Lucy pour le retour Aslan évoquent on ne peut plus clairement la religion chrétienne, le Malin, Dieu, et les égarements de la raison et de la foi...

Ca me saute aux yeux maintenant que je l'ai entendu répéter sur tous les tons.

Mais peu importe, c'est beau quand même.




Voilà, je m'attendais plutôt à du raté avec tous les avis négatifs que j'en avais entendu dire, mais j'aurais dû me souvenir que ça m'avait fait pareil pour le premier film et que j'en étais sortie tout aussi enchantée. C'est vraiment très fidèle aux livres et j'apprécie hautement.
J'aime y retrouver cette évasion naïve, et même si c'est bisounours, je conserve toute mon affection pour ces grandes bouffées d'émerveillement que nous offre cet univers magnifique.



(avec ça, la B.O., encore signée Harry Gregson-Williams, est particulièrement chouette)

 

Sauver Noël (Romain Sardou)



Aussitôt dit, aussitôt fait: j'ai enchaîné avec le deuxième roman de Noël de Romain Sardou:

   


1854, à Londres. Gloria Pickwick, femme au tempérament énergique, aussi ronde que rousse, est une perle rare : gouvernante, cuisinière, préceptrice des enfants, elle tient la vaste maison de Lord Balmour d'une poigne affectueuse. Aussi regarde-t-elle d'un œil suspicieux leur nouveau voisin, l'étrange baron Ahriman. Mille rumeurs courent le quartier. Qui est ce baron? Il refuse toutes les invitations, ses volets restent clos... Parfois une diligence tirée par six chevaux noirs conduit des gens chez lui, des gens qu'on ne revoit jamais!
Arrive le 24 décembre. Tous les enfants, des fils de lord aux filles de lingères, se couchent en rêvant au lendemain. Mais le Père Noël ne vient pas. Aucun cadeau au pied des sapins illuminés. Une vague de tristesse submerge Londres. Une maison, et une seule, fait la fête ce jour-là, avec un tapage insolent: les voisins étranges.
C'en est trop pour Gloria, qui prend l'affaire en main. Et Harold, un petit garçon futé, s'engage avec elle dans l'aventure, amenant des renforts insolites: des lutins, une fée, des oies douées de paroles et bien d'autres encore.
L'objectif de cette drôle de troupe: sauver Noël! Si c'est encore possible...



J'ai retrouvé avec plaisir quelques personnages de "Une seconde avant Noël", et rencontré de nouveaux tout aussi stéréotypés mais attachants.

L'aventure est différente, et pourtant très proche du précédent roman. Le méchant est encore un peu plus evil, c'est surtout ça. Et on change de personnage principal avec Gloria Pickwick, autre parallèle flagrant à Dickens, bien que Harold et les lutins restent très présents.


"Mais au fait, comment s'y prend-on pour renverser le diable?
Le petit Harold Gui - qui en sait beaucoup plus qu'il ne le prétend - leva le front pour lire la première phrase de ce chapitre et dit à Gloria et aux lutins:
Au fait, c'est vrai, comment allons-nous faire?"



La formule reste donc fondamentalement la même, mais si on s'est laissé porter par l'ambiance du premier, on aime ce deuxième aussi bien ^^

Autant l'un que l'autre, on peut leur trouver des défauts à la pelle. Mais pour peu qu'on aime la magie et l'esprit de Noël, les contes de Noël et Dickens, et qu'on ait envie d'une lecture qui ne prend pas la tête, assez pour se laisser complaisamment embarquer, eh bien ça se laisse tout bonnement lire! 

*

"Devant un océan, il y a ceux qui vont s'imaginer des voyages merveilleux et d'autres qui n'y verront que le mal de coeur qui les attend.
Devant un ciel étoilé, il y a ceux qui sentiront partout des mondes porteurs de vie et d'autres qui n'y verront que du vide béant et silencieux.
Chacun croit à l'invisible selon sa nature."


 

Une seconde avant Noël (Romain Sardou)



De Romain Sardou
, je n'avais lu que "Pardonnez nos offenses", déjà piégée par la magnifique couverture tirée de l'oeuvre de Bosch. Ce polar médiéval ne m'avait pas tellement convaincue, bien qu'il comporte de bonnes idées et sente le documenté passionné.
Mes parents avaient expérimenté et déconseillé "L'éclat de dieu".

Malgré tout, ses deux bouquins avec "Noël" dans le titre ne manquaient pas de m'attirer, d'autant plus que là aussi les couvertures sont très belles, jugez plutôt sur le premier:


    


Je vous épargne le résumé éditeur, qui littéralement résume tout et enlève tout intérêt à la lecture du bouquin.

Non, il y a plutôt deux éléments à prendre en compte pour savoir de quoi est fait ce livre: l'auteur l'a voulu un hommage à Dickens, en y ajoutant tout un panthéon fantastique.

Voilà.

On suit le plan de Balbek, un gnome mis au ban des exilés, à qui est offert une occasion de se racheter s'il arrive à insuffler un nouveau départ à l'esprit de Noël, Saint Nicolas étant de moins en moins efficace.

On le suit fonder ses espoirs en Harold, un bon petit gars des rues de Cokecuttle, parfait stéréotype de la grande cité industrielle victorienne, avec toute sa suie et sa misère. Harold est lui aussi le parfait stéréotype de l'innocent orphelin contre lequel le destin et la société s'acharnent à outrance.

Le parallèle avec Dickens est plus qu'évident: même si je n'ai pas encore lu le David Copperfield d'origine, ce que j'en sais de culture générale me suffit à l'affirmer avec certitude.

Comme Dickens aussi - enfin je crois -, l'auteur intègre directement le lecteur au livre en s'adressant complaisament à lui et en jouant gentiment avec lui, surtout en têtes de chapitres.

Par contre, plusieurs fois et par bien des aspects je me suis dit que ce serait plutôt un livre pour adolescents que pour adultes, parce que c'est très beau d'exalter ainsi le Noël des enfants avant tout et de chercher à s'adresser à l'âme d'enfant enfouie chez le lecteur adulte, mais à la longue c'est un brin lourdingue.

Il y a beaucoup de longueurs, chacune des trois parties met beaucoup de temps à démarrer. Si ça passe chez dickens parce qu'on reste accroché malgré tout et réellement divertis par les digressions descriptives et autres, ici c'est plus laborieux.

Mais malgré tout j'ai bien aimé... L'ambiance délicieusement Dickensienne, victorienne, et de Noël ; la façon dont tous les détails de la tradition moderne de Noël trouvent une justification et construisent une intrigue originale et folklorique ; les personnages attachants bien que stéréotypées ; l'émotion qui submerge à deux ou trois reprises...

En bref, un avis mitigé mais plutôt indulgent

 
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