S'il y a bien un bouquin qui fait le buzz et l'unanimité parmi mes connaissances bloggolectrices en ce moment, c'est bien Fedeylins de Nadia Coste!
Et il a effectivement l'air vachement bien, ce bouquin... Il suffit de lire les avis d'Acr0 ou de Bookenstock - qui l'ont reçu à lire dans un Service Presse magnifique, pour s'en convaincre, outre le résumé déjà alléchant et prometteur.
Comme tous les fedeylins, petits être ailés vivant au bord d'une mare qui constitue leur monde, Cahyl éclot sur un nénuphar. Comme tous les fedeylins, il doit braver la noyade et de dangereux poissons avant d'atteindre le rivage. Comme tous les survivants de cette première épreuve, Cahyl se présente devant les Pères Fondateurs, avide de connaître la caste choisie pour lui et l'avenir tout tracé qui l'attend. Mais Cahyl est différent: il lui manque la marque qui le lierait à son destin. Son existence même fait trembler les bases de sa société et cela, tout le monde n'est pas prêt à l'accepter.
"Être fedeylins, c'est accepter."
Encore un peu de général, tant que je suis dans ma lancée: j'ai lu "Fille de rouge", d'Isabelle Alonso, que je connais et apprécie depuis la lointaine époque où elle faisait partie des chroniqueurs réguliers de Laurent Ruquier que j'écoutais assidûment. (et je m'y remet de temps en temps quand je vais passer le week-end chez mes parents ou que je suis sur la route au bon moment)
Septembre, la rentrée des classes. Pour Anne, le lycée marque le début d’une nouvelle aventure. La petite Espagnole pense enfin être comme ses camarades, mais c’est sans compter une nouvelle forme de rejet : si elle n’est plus l’étrangère, elle est la fille d’ouvrier, que les filles de notable regardent de haut. En digne héritière de Libertad, son indomptable mère courage, Anne répond à cette nouvelle injustice et se rebelle contre sa condition. À la broderie, elle ne s’intéressera pas. Ses règles, elle ne les aura pas. Et l’âge adulte, elle y échappera.
C'est drôle, j'ai très souvent eu l'impression d'avoir déjà entendu ces mots, d'avoir déjà entendu Isabelle Alonso raconter certaines choses de ce roman qu'on sent bien autobiographique malgré des noms de personnages différents. Peut-être parce que c'est effectivement le cas, peut-être pas, je ne saurais l'affirmer...
Toujours est-il que j'ai fréquemment entendu sa voix dans ma tête pendant ma lecture, et je me suis donc sentie très proche du récit et de l'héroïne, Anne/Angustias, et de Libertad, Virtudes, et les autres...
Ce qui peut perturber un peu c'est que les passages se mélangent sur plusieurs générations et on a parfois un peu de mal à situer qui est la mère, la soeur ou la fille, et recadrer un passé à un personnage du présent.
Pourtant, ça ne m'a pas tellement gênée outre mesure, dans le courant de la lecture je n'ai jamais eu le sentiment d'être vraiment larguée, et ma tendance à laisser couler sans chercher m'y a sûrement aidé.
Je me suis laissée porter, quoi. Et j'ai beaucoup aimé le cynisme caustique d'Angustias et son parcours qui l'amène très tôt à un féminisme forcené parfaitement légitime et frappé au coin du bon sens... Et puis l'émotion, toute l'intensité de la fierté, de la joie de vivre et de l'amour qui émanent de cette famille hispano-française.
Pour finir, j'ai relevé quelques extraits, histoire d'illustrer un brin:
* le ton caustique *
"- Qu'est-ce qu'il fait, ton père? Ah non, pas ça. Pas maintenant. Pas encore. Pas elle. Voilà qui sonne le glas de ma récente compassion. Elle me fatigue, miss Sherlock, avec ses interrogatoires. Je me tourne ostensiblement vers l'estrade. Ca ne lui pose aucun problème. Elle parle à mon dos. - Parce que moi, mon père, il est directeur, dans le pétrole! C'est un métier très important! C'est les Keskifétonpère qui vont être contentes. Directeur dans le pétrole. J'espère qu'il sait nager, ça doit poisser. Elle est déjà passée à autre chose, revient à la charge sur une autre monture. - Tu t'appelles Anne Alcala? On ne peut rien lui cacher. Ma pauvre, je ne vais pas t'expliquer comment je m'appelle, comment j'ai changé de prénom, ça ne te regarde pas, et en plus, je parie que tu t'en fiches. - Parce que moi, je m'appelle pas vraiment Marie-Yolande Achard... Gagné. Eteignez-là, je n'en peux plus. - Je m'appelle Marie-Yolande Achard de l'Escale. En vrai, je suis noble, j'ai une particule! On ne leur a donc pas tous coupé la tête, aux rallongés du patronyme. Si on pouvait déjà lui guillotiner la langue, à celle-ci. - Tu sais, c'est un secret. D'habitude, je le dis pas, par discrétion. Discrétion. Le mot que je cherchais. - Parce que moi, ma famille, elle remonte au Moyen Âge! Toutes les familles remontent au chimpanzé en passant par Cro-Magnon, banane."
* l'amour des mots *
"J'avais pérégriné dans le dictionnaire. Débusqué le mot exact: inéluctable. Cinq syllabes, le bon calibre. J'avais une prédilection pour les mots qui traînent en longueur, qui résistent à la première mise en bouche, qu'on doit apprivoiser et qu'on ne maîtrise qu'après entraînement. Pithécanthrope, énergumène, coléoptère, gastéropode, hypocondriaque. Difficile à caser dans la conversation d'une écolière, mais ça n'avait aucune importance. Je les gardais pour moi, les savourais en solitaire. Les répétais pour le plaisir comme on enfile des perles pour s'en faire un collier. Avec seulement vingt-six lettres on peut se faire de somptueux bijoux."
* l'amour des livres *
"Je voyage à ma guise dans l'espace infini et le temps sans frontières ouvert par les pages des livres. Ils sont mes repères fidèles, immuables. Mes doudous pour dormir tranquille. Comme les contes de fées quand on est toute petite, brodés de formules qui se répètent telle une comptine. Tout ce qu'on leur demande, c'est de supprimer la notion d'inattendu. Qu'on sache dès le premier mot sur quoi et sur qui on peut compter dans la vie. Les livres, c'est comme les gens. Il y a ceux qu'on ne fait que croiser, et il y a les amis, qu'on ne se lasse pas de voir, de revoir, de chérir. Ce ne sont pas forcément les plus beaux, ni les plus intelligents, mais ceux qui savent raconter une histoire qui aide à vivre, qui protège et qui console. On les liten ral entissant vers la fin pour les faire durer. Et on recommence au début. On les relit comme on plonge la main dans une boîte de chocolats, par pur plaisir."
* l'amour filial *
"Adulte, elle finira par réussir à retenir ses larmes pour nous protéger sans avoir conscience que les petits ont la capacité de voir les larmes de leur mère même quand elles coulent à l'intérieur."
* la lucidité sur l'âge adulte et les chaînes de la société *
"Je me demande à quel âge on lâche prise, à quel moment exact se situe la bascule qui rend prévisible, autoritaire, plein de certitudes, de recettes et d'idées toutes faites. Je les aime, les grands, je les accepte comme ils sont, mais au diable si j'ai envie de leur ressembler. Je voudrais garder mon esprit ouvert, tel qu'il est maintenant. Je trouve que rien sur terre ne coule de source, que rien ne devrait rester figé. Qu'on pourrait tout changer. Et qu'on devrait. Mais il paraît que ça passe, que c'est l'âge bête. Ca serait une idée de vieux que ça ne m'étonnerait qu'à moitié... Ils ne se rendent pas compte que c'est l'inverse. L'âge bête vient avec le temps, si on n'y prend garde."
Allez, un petit effort en littérature générale.
Celui-là est court, il m'intriguait, le titre et le nom de l'auteur me plaisaient, alors je l'ai raflé au passage et lu en quelques jours, très rapidement.
("Comme une funambule", c'est juste une postface de l'auteure, n'allez pas chercher cette édition-là en pensant trouver une nouvelle inédite, hein)
Au centre, l'héroïne : une jeune Sarde étrange "aux longs cheveux noirs et aux yeux immenses". Toujours en décalage, toujours à contretemps, toujours à côté de sa propre vie... A l'arrière-plan, les personnages secondaires, peints avec une extraordinaire finesse : le mari, épousé sans amour, sensuel, taciturne, à jamais méconnu ; le Rescapé, brève rencontre sur le continent, qui lui laisse une empreinte indélébile ; le fils, inespéré, et futur pianiste ; enfin, la petite-fille, la narratrice de cette histoire, la seule qui permettra à l'héroïne de se révéler dans sa vérité. Mais sait-on jamais tout de quelqu'un, aussi proche soit-il ?
Ca se lit très vite, le style donne ce rythme presque haletant, pressant, urgent. Et en même temps, c'est posé, poétique, un brin contemplatif. Un peu comme le mouvement teinté d'immobilisme des vagues qui baignent la Sardaigne... L'immuable et l'éphémère à la fois, le calme et l'impétuosité.
On sent un attachement inconditonnel et incommensurable à cette île, autant des personnages que de l'auteure à travers eux.
C'esst difficile à vraiment définir, et c'est difficile de parler de ce roman en général...
Je peux juste dire que j'ai apprécié le style, que j'ai aimé l'histoire, et que ma foi, ce livre m'a bien plu!
Et deux extraits parleront mieux qu'un long discours:
"Quand je suis née, ma grand-mère avait plus de soixante ans. Je me souviens que, petite, je la trouvais très belle et ça me fascinait de la voir coiffer à l'ancienne mode ses cheveux qu'elle a toujours gardés noirs et abondants et qu'elle tressait de chaque côté, pour les enrouler ensuite en deux chignons. J'étais fière quand elle venait me chercher à l'école, avec ce sourire jeune au milieu des autres papas et mamans, car mes parents, musiciens, étaient toujours aux quatre coins du monde. Ma grand-mère a été tout entière à moi au moins autant que mon père tout entier à la musique, et ma mère tout entière à mon père."
"Le Rescapé dit qu'à son avis grand-père était un heureux homme, vraiment, et pas, comme elle le prétendait, un malchanceux qui aurait écopé d'une pauvre folle, elle n'était pas folle, simplement elle était une créature que Dieu avait faite à un moment où Il n'avait pas envie des femmes habituelles en série, Il avait eu une inspiration poétique et Il l'avait créée, grand-mèr riait de bon coeur, disait qu'il était fou lui aussi et que c'était pour ça qu'il ne voyait pas la folie des autres."
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C'est absolument sans intérêt, mais ça fait longtemps que je n'avais pas bloggué juste pour papoter, alors pas de remords, je le fais quand même ^^
Non, voilà, c'est juste que je suis bien contente de ce p'tit weekend-là chez mes parents: on a lavé ma voiture pour éliminer le sel, on a mangé des crêpes (miaaam!!!), et des makis qui étaient pas mal même si je n'ai pas réussi à retrouver comment on avait fait exactement à l'IRL Toulousaine, mais peut-être aussi que je les ai idéalisés et que je ne retrouverai jamais exactement ceux dont je chéris le souvenir
Je voulais me remettre à mes perles mais finalement je suis restée collée au canapé devant un vieux film bien kitsch des années 60, "La garçonnière", sur Arte qui faisait une soirée spéciale Shirley MacLaine, et ma foi c'était bien agréable en fait ^^
A part ça, je continue à avoir et à prendre du retard en tout, surtout dans mes lectures et chroniques d'icelles.
Mais je fais de mon mieux pour rattraper tout ça... En particulier le dernier Masse Critique, "La poésie française pour les nuls". Je l'avais mis dans mes choix en me disant que ça pouvait se survoler comme un dictionnaire, mais en fait c'est super intéressant et je ne zappe quasiment rien... Alors sur 580 pages ça retarde un poil la chronique!
Et puis dans quinze jours, je vais aller profiter des quelques trucs organisés par la bibli de Limoges sur la fantasy: une expo, une conférence par S. Manfredo, le responsable de la collection Maedre chez l'Atalante ("découverte de la fantasy", j'espère surtout en ramener des idées pour essayer de la populariser dans ma cambrousse), et une autre par Lionel Davoust qu'on ira (re)voir en petit comité vademécumeur
Voilà voilà... Allez, j'y retourne ^^
PS: vous remarquerez que c'est le bordel dans mes menus (rubriques et général), je tente de régler ça avec l'aide de MoV, en attendant ben faites pas attention...
J'ai tellement de chroniques et de lectures en retard que je ne sais plus par quoi commencer. Le plus simple, dans ces cas-là, c'est: "par le début" ^^
Ergo, allons-y pour le "Piano", le 4° des carnets de Joann Sfar qui me plaisent toujours énormément.
Celui-ci va à peu près de fin 2002 à mi 2003.
Comme dans les autres, je retrouve le fatras d'anecdotes, de croquis, de réflexions, dans un langage décontracté et un graphisme généralement plus brouillon qu'autre chose (mais du brouillon de Joann Sfar, ce qui suffit pour me ravir les mirettes), un tout qui fait ressortir l'identité et le caractère de cet homme si sympathique et dont j'adore le talent tranquille, l'imaginaire, la culture, l'univers, la vie... L'humour, la timidité bien cachée, l'apparente décontraction qui n'en est pas toujours, et la profonde - comment dire, bonhomie? humanité? gentillesse, générosité? je ne trouve pas le mot...
Bref, c'est un grand monsieur qu'on a l'impression de connaître comme un vieux pote.
Je n'ai pas encore découvert et encore moins lu le quart de tout ce qu'il a produit et publié, mais mon affection pour lui est sans cesse renouvelée par ces carnets.
Difficile d'en dire plus tellement c'est dans les détails que ça se passe, alors j'en ai juste extrait 2 ou 3, mes plus gros "coups de coeur", si on peut dire, parmi la farandole qui se succèdent tranquillement.
D'abord, dans les premières pages, tout un passage sur Noël (qui m'a même fait hésiter à l'inclure dans mon Ending Xmas, mais bon) :
Ensuite, un guide qu'il adresse à l'équipe d'animation pour le projet de Petit Vampire en dessin animé, et qui me rappelle avec émotion ma toute première IRL avec les potterriens, où j'avais entre autres rencontré Pandore - très discrète sur le forum de l'époque autant que sur le web en général et dans la vie lors de cette IRL -, qui nous avait parlé de son travail et donc avait évoqué cette équipe d'animation, dont elle faisait partie. A l'époque je ne connaissais pas du tout Joann Sfar, mais à voir les étoiles dans ses yeux ça laissait entendre tout le plaisir qu'elle avait et son incrédulité à travailler sur ce dessin animé.
C'est marrant comme la vie fait des boucles, parfois, et sème des clins d'oeils réguliers à des personnes avec lesquelles je tente épisodiquement de renouer le contact, généralement en vain...
C'est ce qui arrive avec ma Sista, dont le silence radio de + d'un an me désespérait, avant de la retrouver pour à peine quelques échanges avant que mes messages restent à nouveau sans réponses, alors que des détails me rappellent continuellement à elle.
Pour en revenir à Pandore, j'aime énormément ses dessins qu'elle avait présenté sur son myspace, et j'avais eu la surprise de découvrir qu'elle avait illustré 1 ou 2 histoires dans Zaza Mimosa, un magazine jeunesse pour les petites filles que je recevais pour la bibliothèque.
Bref, tout ça pour dire qu'à chaque fois que Sfar parle du dessin animé de Petit Vampire, je repense à Pandore ^^
Avec ça, une réflexion sur l'importance de la littérature jeunesse et ses enjeux qui m'avait déjà plu quand on avait relayé sur le Vade-mecum un article de son blog où il parlait aussi de Pratchett (pour notre double grand bonheur ^^) :
"La littérature enfantine n'est pas un auxiliaire des parents ou des professeurs. Elle doit faire entendre une troisième voix, subversive, autant que possible. Un livre, on ne peut pas lui couper la parole, et si on apprécie les personnages, on suivra l'histoire jusqu'au bout. Les livres pour enfants sont des bombes à retardement. Ils ont pour mission d'ouvrir grand les fenêtres de la maison familiale et de faire rentrer dans les jeunes poumons le bon air de l'extérieur.
Il y a trop d'éditeurs religieux ou respectueux de la religion qui s'intéressent aux enfants.
Faisons une littérature enfantine anticléricale. Laisser des gamins entre les mains des prêtres, sans leur donner accès à la moindre possibilité de bâtir un discours critique, c'est non-assistance à personne en danger."
Et puis toujours sa passion pour ses ukulélés et son obstination à s'améliorer dans ce domaine au point de prendre des cours, qui donnent souvent de jolies pages, comme celle-ci:
Je devrais en prendre de la graine, je suis bien loin d'avoir la patience et la persévérance qu'il faudrait pour rentabiliser mon sanza et mon harmonica...
Voilà.
A suivre!
Comme Acr0 fait ses Ronds de Sorcière et Olya ses bilans mensuels, j'ai eu envie de revenir à cette pratique que j'avais avant d'entrer dans la sphère des bloguolecteurs et que j'ai abandonné depuis que je tente de vraiment chroniquer chacune de mes lectures.
Pourtant, mes listes de Lectures en Cours ou des Défis que je tiens très régulièrement à jour sont trop peu visibles et dans l'ombre, alors ça ne ferait pas de mal de faire un petit point en fin de mois...
Et puis je pourrai même étendre ça à plus de choses, et, voilà, faire un blabla de plus, quoi.
Alors comme j'aime être un chouïa originale, j'ai décidé d'intituler ça en partant des treize desserts provencaux: un par mois, et un dernier qui sera mon bilan annuel.
Ce mois-ci est indéniablement celui des galettes des rois, je commence simple ^^ - avec d'ailleurs les 4 fèves que j'ai eues cette année
Et donc, en janvier j'ai surtout fait mes prolongations de Noël et ça m'a permis de bien faire ce que je voulais sans me culpabiliser par rapport à tout le reste qui m'attend.
Les 5 livres chroniqués pour l'occasion:
- L'assassinat du père noël (Pierre Véry) - Sacré Père Noël prend du bon temps! (Raymond Briggs) - Une seconde avant Noël ( Romain Sardou) - Sauver Noël (Romain Sardou) - Les Annales du Disque-monde, 20: Le Père Porcher (Terry Pratchett)
*
Et j'ai aussi publié ma chronique d'une Lecture Commune qui a subi quelques contretemps, celle de:
- A vos souhaits (Fabrice Colin)
*
Ils sont répertoriés dans mes Bibli*Listes, en SFFF ou général/polar/jeunesse.
J'ai aussi commencé des lectures encore actuellement en cours:
- Bohême (Mathieu Gaborit) [Cercle d'Atuan] - Les Chroniques de Narnia, 5: L'Odyssée du Passeur d'Aurore (C.S. Lewis) - Le manuscrit des Parfaits (Julien Deslembre) - [manga] Black Butler, 2 (Yana Toboso) - [BD] Terre d'accueil (Alessandra Tota) - Ordre Noir (Johan Heliot) - La poésie française pour les les nuls (Jean-Joseph Julaud)
Et j'ai 3 chroniques en préparation:
- [BD] Les carnets de Joann Sfar, 4: Piano - [BD] Un week-end entre parenthèses (James) - Mal de pierres (Milena Agus)
J'ai aussi la ferme intention de lire en février:
- Le clairvoyage (Anne Fakhouri) - La volonté du dragon (Lionel Davoust) - De Brocéliande en Avalon (anthologie réunie par Lucie Chenu) - La Quête des Livres-Monde, 1: Le livre des âmes (Carina Rozenfeld) *du moins le reprendre et le finir, ainsi que le tome 2*
Pour la venue de Stéphane Manfredo et Lionel Davoust à la belle bibli de Limoges ce mois-ci, et je compte bien y aller, possiblement en bonne compagnie.
J'ai aussi légèrement augmenté ma PAL par quelques achats intempestifs en occasions (sauf le 1°):
- Les petits carreaux (Monde de l'Ecriture) => en attente d'une nouvelle version corrigée - Les fils de l'air (Johan Heliot) - Le cercle des myosotis (Nicolas Bouchard) - Coeur d'argent (Michael Moorcock & Storm Constantine) - Petits arrangements avec l'éternité (Eric Holstein) (acheté d'occasion déjà dédicacé: "Pour Stéphane, plus documenté que documentaire, amusé en tous cas") - Les brigades vertes (Alain Grousset) - Les Chroniques de Narnia: Le Prince Caspian + La dernière bataille (C.S. Lewis) - Les chasseurs de sève (Laurent Genefort)
Je me suis inscrite au Loto BD pour faire de la place et un(e) heureux(se), du moins je l'espère. Evidemment, j'ai aussi pris le "risque" de combler la place libre par un nouveau, mais c'est un risque agréable ^^ (après tout ce serait de l'optimisation d'espace d'étagère, si c'est pour remplacer un volume que je ne relirai jamais par un qui m'accroche plus!)
Voilà côté livres, à peu près.
*
Côté vidéos, ce fut un mois assez riche pour mon rythme perso, avec:
- Dr Who, New Series, Episode spécial de Noël: 600 A Christmas Carol - Hero Corp, saison 1: 10 L'alerte, 11 Chez l'habitant, 12 Nouvelle peau, 13 Die hard, 14 Duel, 15 Après le calme >>>>>> - Le monde de Narnia, chapitre 2: le prince Caspian (Andrew Adamson) - Le monde de Narnia, [3]: L'Odyssée du Passeur d'Aurore (Apted, Michael) - L'illusionniste (Sylvain Chomet)
*
Côté musique, j'ai surtout tourné avec du Debout Sur Le Zinc. J'ai aussi écouté un peu l'énième nouvel album de Loreena McKennitt, "The Wind That Shakes the Barley", et le nouveau de Cali, et de Juliette... Et puis les B.O. des 2 derniers Narnia, en attendant celle de L'Illusionniste. Je redécouvre Maya Barsony, aussi. Je suis curieuse de jeter une oreille au nouveau de Daphné quand il va sortir.
Je me suis offert les 2 premiers albums de Tété en soldes.
J'ai eu une mauvaise surprise en réalisant que je n'avais jamais reçu ma place achetée sur bercy.fr pour le concert de Jamiroquaï en mars. Tout avait eu l'air de marcher parfaitement le jour J, mais ce n'est jamais allé plus loin, et dans le surbookage de fin/début d'année, j'ai oublié de surveiller un mail de confirmation et tout le reste... Je fais donc partie des pigeons qui en sont réduits à acheter leur place à au moins le double du prix de départ. J'ai tenté plusieurs annonces parmi les moins indécentes, et je crois que je vais bientôt en avoir un lot de deux entre les mains. Si quelqu'un est intéressé par la 2°, dites-le moi, mais de toute façon je mettrai un point d'honneur à la revendre au prix le plus honnête possible (par rapport à l'investissement que ça m'a quand même coûté pour les obtenir) et sans permettre les enchères.
A part ça, je me tâte pour aller voir Kaolin à Montluçon le 5 février mais si c'est seulabre comme ça en prend le chemin, ça me motive nettement moins.
Par contre Yodelice en mars, une copine va me prendre ma place en même temps que la mienne dans les jours qui viennent. Ca sera dans la même salle que celle où on avait été voir AaRON, c'est cool. J'espère que mes Road Sisters pourront venir aussi.
En tous cas je serai bien avec elles et le bon vieux Snoop' pour Volo en mai.
*
Pour finir, je me suis fait une petite folie avec ceci:
Voilà!
Et mon Tinouil continue de bien remplir ma p'tite vie aussi, c'est même une des raisons de mon manque de temps, mais j'aime autant que ce soit pour ça ^^
Sur ce, je vous souhaite un bon mois de février, riche en plaisirs, petits ou grands, culturels ou autres!
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J'ai donc participé à une Lecture Commune de "A vos souhaits" de Fabrice Colin, que je voulais relire depuis longtemps. En fait je me souvenais que ma première lecture m'avait laissée un peu mitigée, un peu chiffonée, sans trop savoir pourquoi.
Cette relecture en bonne compagnie m'a permis de mettre le doigt dessus: c'est typiquement le genre de livres qui s'apprécie plus à la deuxième lecture parce qu'on se laisse plus volontiers simplement porter sans chercher plus loin. Sans creuser le pourquoi des situations et des références. Juste à profiter.
C'est le même esprit de lecture que j'adopte pour "Alice au pays des merveilles", par exemple: le nonsense ne saurait avoir de sens en soi, il faut juste se laisser porter et savourer toute l'incongruité sans se poser de questions.
Et avec cet état d'esprit, j'ai beaucoup mieux apprécié ce truc qui part un peu dans tous les sens, comme l'annonce le résumé éditeur:
Qu'est-ce qui peut réunir un entraîneur sportif tellement mauvais qu'il ne parvient même pas à se suicider, un elfe qui triple sa première année d'Académie de magie, un nain barbu qui fait faner les fleurs rien qu'en les regardant et un petit dragon asthmatique ? Une tournée au pub du coin, bien sûr ! Sauf que cette fois, c'est le Diable qui offre : de retour dans un Londres peuplé de créatures magiques, il est bien décidé à rouvrir les portes des enfers… Pour faire échouer son plan, se dressent face à lui un trio de malchanceux et une équipe de choc composée d'ogres !
Nous voici donc dans une ville qui semble être Londres, un Londres peuplé d'elfes magiciens et de nains jardiniers par nature, côtoyés par les gnomes, les morts-vivants, les humains, etc. La toponymie même donne le ton: le Greenwitch Park, le Vampire State Building, le cimetière de Veryhighgate...
Les quintaux de chair royale de Sa Majesté la Reine Astoria siègent au Palais. Et un sport qui me fait penser au cricket autant qu'au base-ball fédère le monde mieux que notre football en pleine Coupe du Monde, il s'agit du Quartek.
Au beau milieu de tout ça, notre personnage principal est John Moon, l'entraîneur de l'équipe tout en bas du classement de la coupe de Quartek. Ses seuls amis sont Oriell Vaughan, un elfe qui fait la honte de son espèce en étant incapable de pratiquer la magie, et Gloïn McCough, un nain qui est aussi la honte de ses semblables en faisant crever tout ce qu'il essaye de cultiver. Il se rattrape par une idylle avec Prudie, la gnome au service de John.
Cette bande de bras cassés semble tout indiquée pour s'assembler, au dam de John qui se trouve déjà bien assez un raté intégral à lui tout seul. Son objectif présent est de réussir son suicide, ce qu'il a déjà raté à plusieurs reprises...
Et par-dessus le tout, il a adhéré à une société secrète, les théâtromanes, inspiré du ver Shakespearien "le monde est un théâtre", et qui croient en une puissance supérieure appelée le Grand Marionettiste, qui régit la vie en masquant ses fils de marionettes par l'épais fog londonnien.
Comme si ça ne suffisait pas, voilà que le Diable parvient à se faire libérer de la prison où le maintenaient les Trois Mères, triptyque qui forme la religion de ce Londres, et constitué de la Nature, la Magie et la Mort. C'est le baron Mordayken qui a ouvert les vannes, avec d'ailleurs une incohérence qui me chiffonne:
"- Allez! vitupérait le baron au milieu des deux morts-vivants, vous y êtes presque, bon sang, plus vite que ça, le match s'est arrêté depuis cinq minutes et Nozdriov! s'énerva-t-il en attrapant l'une des deux goules par le bras, tu es sur la feuille de match pour la deuxième manche, alors il faut absolument que le travail soit terminé maintenant (...) - Nozdriov, ordonna-t-il, approche un peu ici. Voilà. Maintenant, baisse-toi. Attention... Nous y sommes! La goule se redressa en ahanant. Juché sur ses épaules, le baron Mordayken contrôlait la situation. - Maître, objecta le mort-vivant au moment de mettre un premier dans l'eau, cha ne va pas faire de bien à ma chirculation. - Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse? rétorqua le baron en levant sa lanterne bien haut. Un mort de perdu, dix de relevés. De toute façon, tu n'es pas sur la feuille de match."
Alors faudrait savoir, si le Nozdriov il était sur la feuille ou si on s'en fout qu'il perde ses abattis dans l'opération. Et le "premier dans l'eau", y'a comme un trou.
Je me disais que c'était des erreurs dûes à ma vieille édition, mais mes compagnons de lecture commune qui suivaient pour la plupart avec la réédition de l'anniversaire Bragelonne ont relevé le même problème de goule.
Ca avait sûrement joué sur mon avis mitigé de ma première lecture, entre autres.
Mais bref, nous suivons donc John Moon à travers tout ce bordel, et c'est un anti-héros parfait, largement dépassé, et au fond un brave type bourré de bonhomie. C'est un vrai régal, l'humour et le décalé prennent leurs aises avec un décor, une intrigue et des personnages pareils!
"c'était une très mauvaise idée, mais c'était déjà une idée."
"D'autant qu'en vérité, mon problème restait entier. J'étais bel et bien prisonnier, et la perspective de passer le restant de mes jours en compagnie d'un cachalot échoué ne me tentait pour tout dire que fort modérément. J'aurais tant voulu pouvoir dormir un peu! Sommeil. Sommeil. - SOMMEIL! beuglai-je en désespoir de cause tandis que quelque part, les cloches sonnaient minuit."
J'ai aussi eu une pensée pour Isil et sa zombiche:
"Ca biche, mon gros? L'autre le dévisagea avec une expression incrédule qui se mua bientôt en sourire. - Je me sens en pleine forme, déclara-t-il. Je me mangerais bien un petit sandwich au zombie."
La scène de l'orgie endiablée au Palais pouvait mettre mal à l'aise, mais je n'y ai vu qu'une dinguerie décalée de plus, avec surtout certaines conséquences sur le comportement des gardes par la suite - notamment Rubblins quand John se fait radiner devant la Reine plus ou moins contre son gré.
Et la tête de chapitre suivante est "Qu'on lui coupe la tête", encore une référence parmi tant d'autres... Dont une sombre histoire de pénurie de cochon et une dédicace à P.G. Wodehouse.
On a l'impression que Fabrice Colin s'est surtout fait plaisir, avec ce livre, d'ailleurs il joue aussi sur la forme, en reprenant son texte "en temps réel", si je puis dire:
"Le nain songea à une réplique appropriée. Meurs donc, infâme créature. Ou quelque chose de plus viril: boucle-la, d'accord? Au lieu de quoi, il asséna un nouveau coup d'épée à son adversaire et rata complètement sa cible. Il recula, se prit les pieds dans une corde et d'étala de tout son long au sol. - Bordel. C'était fondamentalement nul.
Essayons de reprendre les choses quelques secondes auparavant.
Le nain songea à une réplique appropriée. - Vous vous plaisez dans ce métier? La goule allait répondre quelque chose, mais Gloïn ne lui en laissa pas le temps. Saisissant son épée par la garde, il la projeta violemment vers son adversaire. Geste parfait: la lame se ficha entre ses deux yeux, et la chose immonde tomba raide morte.
Mouais. Il ne faut pas exagérer non plus.
Le nain songea à une réplique appropriée, mais il n'en trouva pas. D'un autre côté, il y avait peut-être légèrement plus pressé."
J'adore ^^
Le Grand Marionettiste est aussi un moyen de s'intégrer lui-même dans sa propre histoire, bien qu'il y ait aussi d'autres interprétations possible, ce qui me plaît toujours énormément.
Idem pour ce qui arrive à Prudie, les horizons restent ouverts et j'ose imaginer ma propre fin heureuse à son sujet.
J'ai déja commencé (mais à peine) à m'intéresser aux autres livres de Fabrice Colin, qui m'a l'air d'être aussi prolifique que diversifié - je n'en apprécie que plus ce petit concentré de délire très plaisant!
Et j'ai beaucoup aimé faire cette (re)lecture en compagnie de Acr0 (Livrement), Bartimeus, Christelle, Coeur de Chêne, Endea, Julien (Naufragés volontaires), Laure (De l'autre côté du miroir), Lelf (Imaginelf), Lhisbei (RSF blog), Olya, Pauline, et Phooka (Book en stock). A la fin nous avons même réuni quelques questions, auxquelles Fabrice Colin himself a eu l'extrême amabilité de répondre rapidement malgré son emploi du temps très chargé en ce moment (mais il semble bien apprécier son lectorat bloggueur, au point même de me laisser un brin envieuse...)
Bref, voici donc la touche finale de notre Lecture Commune!
1) Pourquoi ce livre s'intitule-t-il "A vos souhaits"? Y'a-t-il une histoire particulière liée à ce choix?
Pas vraiment. Je cherchais une formulation liée à la magie, quelque chose d'un peu léger: "A vos souhaits", c'est l'expression ultime de la pensée magique. On peut difficilement trouver plus primaire.
2) Quel mardi doit-on se tenir prêt pour la parution de "A vos amours" ? De quoi ou de qui parlera ce livre?
"A vos amours" est prévu depuis une petite dizaine d'années. Pour l'heure, j'en ai écrit trois chapitres. J'ignore s'il verra jamais le jour. Le roman raconte la vie de John Moon après les succès que l'on sait. Notre héros est marié, et sa belle-famille lui pose pas mal de problèmes. Pour ne rien arranger, il veut faire du cinéma. Il y tient, douloureusement.
3) Je sais que dans le cochon tout est bon, mais tout de même pourquoi une telle obsession ?
Aucune idée. Si on commence à réfléchir à ce genre de trucs, le monde s'écroule.
4) Le personnage de John Moon est-il la représentation de quelque chose ou de quelqu'un en particulier? Une référence spéciale au batteur de The Who, vous sachant fan de rock?
John Vincent Moon est un personnage d'un récit de Borges dont j'ai spectaculairement oublié le titre. Il y a aussi des références à Joyce dans A vos souhaits, mais personne ne les voit.
5) Concernant le prénom de Prudie, est ce que son prénom vient de l'adjectif "prude", car elle a pas l'air très dégourdie pour gérer l'attention que lui porte Gloïn, ou alors est-ce que ça vient plutôt de l'adjectif prudente, dans le sens où elle prend vraiment toutes les précautions nécessaires pour John, et où elle est très attentive à lui ? Ou alors peut être que son nom a une autre origine, ou simplement votre imagination ?
Honnêtement ? Je ne me souviens pas. Mais votre analyse, et l'attention que vous semblez porter aux noms et à leur possible signification cachée, me comble de joie.
6) Histoire de pinailler, quel est le nom de la deuxième goule du baron Mordayken dont il s'aide pour entreprendre de délivrer le Diable? Parce qu'une petite incohérence s'est glissée dans les deux éditions, et il semblerait que Mordayken ait un bug sur le brave Nozdriov...
On appelle ça une contamination prosaïque : le réel et ses imperfections s'invite dans une mécanique romanesque censément irréprochable. Je suis absolument navré.
7) L'elfe qui rate son examen de première année peut-il être une référence prémonitoire à Jean Sarkozy ?
Je ne suis pas sûr que j'aimerais détenir ce genre de pouvoir. Mais Jean Sarkozy mériterait assurément un roman à lui seul. Enfin, disons une nouvelle.
8) Pourquoi les dragons sont-ils tenus en laisse ? Avez-vous un grief contre cette espèce ?
Les dragons sont les symboles de l'imagination naïve, de la colère injustifiée et de la fantasy en général : évidemment, qu'il faut les tenir en laisse ! On pourrait aussi leur donner des calmants.
9) Le Quartek n'est pas un sport comme les autres... D'où vient-il, de quel sport existant ou imaginé par un autre, vous êtes vous inspiré ?
Le Quartek est un gros bordel : un mélange de Blood Bowl, de football américain et de cour de récréation. A ce stade, si j'ose dire, on ne parle plus d'inspiration, mais de chaos assumé.
10) Ce livre peut se lire comme une référence à Terry Pratchett, comparaison facile pour l'humour et la fantasy, Mais y'a-t-il d'autres références ou dédicaces au travers de "A vos souhaits"?
Je n'ai jamais lu Pratchett, mais je suppose que la référence est inévitable : humour, fantasy => Pratchett. Les références sont plutôt à chercher du côté de P.G. Wodehouse et de mon amour immodéré pour l'Angleterre - son humour tordu et sa grisaille tenace.
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