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Flash Mood

A moins de rester seul sur un point d'inertie,
masquer les apparences, à ignorer le pire
(Merzhin, Où vont nos pas)

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Trainspotting (Irvine Welsh)

Ce livre a commencé à m'intriguer quand une amie anglaise était en train de le lire et me disait que c'était bien bourré d'accent écossais. Quand l'été kiltissime est arrivé sur ces entrefaites, je me suis dit que c'était l'occasion ^^


"Ils sont quatre amis inséparables qui ont en commun une enfance, une ville, des voisins, le chômage. Et surtout une dévotion appliquée pour une seule et unique héroïne en forme de seringue. On entend ces quatre-là, on les écoute : chacun raconte son Edimbourg, entre deux pintes de bière, après un fix, avant une tasse de thé, ou pendant une baston à coup d'aiguilles à tricoter taillées en pointe. On voit les corps mangés par le virus, la drogue, les hallucinations, et puis quelque chose se détache : on est d'Edimbourg, mais comme on est de Fresnes ou de la Santé. Il faut s'échapper."

On m'avait prévenu que le sujet était assez dur et que ça pouvait être vulgaire, je le confirme, mais franchement ça passe.

Evidémment je me doutais bien que l'accent écossais n'était pas non plus le personnage principal du livre mais pour le coup j'ai quand même été un peu déçue, parce que sorti des "aye" et "oye", le traducteur a surtout transcrit le parler prosaïque des personnages, par exemple "Caisse tu fais" pour "qu'est-ce que tu fais". Typique des djeunz, mais universel...

Et puis je n'aime pas cette couverture qui reprend l'affiche du film qui en a été tiré après, j'aime jamais ça, et je me suis rendue compte que ce n'est pas du tout l'image que je me suis fait de certains personnages, comme Begbie et surtout Sick Boy que je voyais en grand black costaud, et la fille est carrément inconnue au bataillon dans le livre...

Mais j'ai quand même bien envie de voir le film à l'occasion, parce que j'ai l'impression aussi que ça rendrait tout ce bordel plus vivant et plus facile à suivre.
Les différents points de vue ne sont pas toujours évidents dans le livre, on s'y retrouve difficilement, même si la confusion reflète bien le brouillard toxico dans lequel ils nagent tous, et que chaque personnage a tout de même ses tics de langage - surtout Spud, j'aime beaucoup ses "si t'aimes bien", "ce matou-là", et Sick Boy avec ses petits dialogues intérieurs avec un Sean Connery chuitant, "ch'est chûr, Shimon", etc.

Mais c'est surtout Rents qu'on suit, et je l'aime bien. Désabusé, blasé, lucide malgré la dope, bien conscient du marasme où il est plongé, et au fond, mais alors bien planqué au fond, un type bien.

On est vraiment plongé en plein milieu junkie, on comprend mieux leur vie, leur quotidien, l'influence de la drogue qui prend toute la place, mais aussi les maladies, les deuils, les sursauts plus ou moins vains pour se désembourber et se sortir de là, ou pas...
Sans oublier la baston, le cul, les rares relations jamais simples avec la famille, la comédie des cures de désintox, les grandes amitiés et les coups de pute.

Et on se surprend à les comprendre... C'est bien un petit monde parallèle, et d'ailleurs pas forcément tellement en marge de notre société!

Voilà, c'était une petite lecture sympa qui change un peu. (mais un de ces bouquins que je ne pense pas garder)



"La société invente une logique compliquée et fallacieuse pour absorber et transformer les gens dont le comportement dévie du courant général. Supposons que j'évalue tous les pour et les contre, que je sache que ma vie sera courte et que je sois sain d'esprit et tout mais que je veuille toujours me droguer? Ils ne te laisseront pas faire. Ils ne te laisseront pas faire parce que c'est le signe de leur propre échec. Le fait que tu choisisses de simplement rejeter ce qu'ils ont à t'offrir."


"Je sirote ma vodka et j'examine la fille. Elle est bien bronzée, des cheveux bien coiffés mais tout ça semble plus souligner qu'amoindrir un air vaguement hagard, malsain. Je branche mon petit oeil: une minable connasse de plus qui cherche à s'encanailler. Les cimetières en sont pleins.
Je prends le joint, le flaire et le rends.
- Herbe et opium, c'est ça? je fais.
En fait, ça sent le bon matos.
- Ouais... qu'elle fait, un peu douchée.
Je regarde le joint qui se consume entre ses doigts. J'essaie de ressentir quelque chose. N'importe quoi. Ce que je chercher en fait c'est le démon, le vrai salaud, le malade qui en moi verrouille mon cerveau, qui pousse ma main sur le joint et le joint à mes lèvres et qui tète et qui tète comme un aspirateur. il ne vient pas jouer. Peut-être a-t-il déménagé. Il ne reste plus qu'un trouducu fonctionnarisé."




Et donc un petit trip dans les bas-fonds modernes de Leith, quartier d'Edimbourg, pour l'été Kiltissime!



Et j'ai terminé cette lecture pendant mon voyage au Pays de Galles - ce qui est assez approprié pour un bouquin signé Irvine Welsh, maintenant que j'y pense ^^

 

Commentaires  

 
#1 shaya 06-08-2011 08:01
Bon, maintenant, il ne me reste plus qu'à voir le film, mais à priori le bouquin me tente bien, c'est chouette d'avoir un avis dessus !
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#2 Maeve 06-08-2011 11:30
Je n'ai pas lu le livre mais j'ai adoré le film !!
J'ai "Glu" du même auteur dans ma PAL. J'espère qu'il me plaira davantage que ce livre qui a l'air de te laisser mitigé.
Quant à l'accent écossais édimbourien... oh my godness !
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#3 Leïa Tortoise 08-08-2011 18:47
c'est exactement ça: mitigée! Du coup, oui, j'avais vu pour Glu, mais ça ne me tente pas vraiment. (à la limite plus "Porno" pour retrouver les mêmes personnages et savoir ce qu'ils sont devenus avec le temps, mais je ne vais pas le chercher à tout prix...)
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#4 Lou 09-08-2011 18:46
Je n'arrive toujours pas à me motiver à le lire... merci pour le lien :)
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