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* En ce moment *

laural87@gmail.com (Leïa Tortoise) — Sat, 31 Dec 2011 14:00:27 +0000

Pour voir ce qui bouge sans être chroniqué (ou sans l'être pour l'instant), n'oubliez pas mes diverses listes, dont mes Lectures en cours...

Jusqu'à fin août, ce n'est plus un mois mais un été Kiltissime!

J'ai loupé le coche pour lire Le Faucheur en LC d'été sur le Vademecum, il est encore possible de rattraper et commenter maintenant, mais perso je passe mon tour.

En revanche il n'est pas encore tout à fait trop tard (jusqu'au 15 août, tentez toujours si c'est un peu après) pour soumettre vos textes à l'anthologie de Fan 2 Fantasy:

Prochainement: mes chroniques en retard des concerts de Volo et des Fatals Picards, mes dernières lectures et visionnages, et autres...

[Dr Who book] [DYD 8] The haunted wagon train (Colin Brake)

laural87@gmail.com (Leïa Tortoise) — Fri, 12 Aug 2011 23:54:30 +0000

A défaut d'avoir le temps de continuer mon revisionnage et chroniquage de Doctor Who pour être fin prête dans deux semaines quand ça va recommencer (parce que cette fois-ci j'espère bien participer plus activement au visionnage en commun), je vais chroniquer un petit truc beaucoup plus rapide: l'un des livres-jeux Doctor Who que j'ai chinés à Cardiff et Hay-on-Wye.

J'avais déjà repéré cette collection "Decide Your Destiny" quand j'avais découvert les Dr Who books, et comme je reste une passionnée de "livres dont vous êtes le héros" même si ça fait des années que j'ai "décroché" (ce qui ne m'empêche pas de continuer à en acheter à l'occasion, on ne se change pas comme ça, huhu), j'étais particulièrement curieuse de voir ce que ça donnait.

"Join the Doctor and Martha on their travels through time and space and influence the story with your decisions. Choose a direction and let the adventures begin...

Pioneers travelling across the American mid-West report ghost sightings, but you, the Doctor and Martha believe it's extra-terrestrial activity. Can you track down the aliens before it's too late?"

Déjà, j'aurais aimé que les couvertures illustrent un peu mieux chaque numéro de la collection, je préfèrerais qu'ils soient un chouïa plus identifiés plutôt que de nous donner une galerie de poses de Tenny avec ou sans Martha.
Martha étant la companion que j'aime le moins, ce qui n'aide pas.

Ensuite, je n'espérais rien de très complexe, mais en fait ça se lit/joue carrément trop facilement (c'est un basique en 100 sections), et la plupart des choix n'en sont pas vraiment: on s'en fout un peu que Martha passe devant ou pas, d'autant plus que ça ne change rien, ou bien on doit choisir si l'inconnu que le Doc a dégoté est un soldat ou un indien, sans autre motivation ou indice d'une quelconque différence, en gros.

Cela dit, j'ai découvert que ce sont des livres pour enfants, ce qui explique la facilité de la chose. Un peu frustrant quand on a baigné jadis dans des univers labyrinthiques de 400 sections et plus, mais bon, au moins on est sûrs de lire tous les parcours possibles sans en louper un sympa ^^

Bon, mais donc les faiblesses sont justifiées et compréhensibles, et malgré tout bah c'est fun de retrouver un peu ce bon Tenny et l'ambiance Dr Who, j'ai encore eu l'impression de voir les images me défiler devant les yeux, de voir un vrai épisode... Les personnages réagissent tout à fait comme on s'y attendrait d'eux, on ressent bien leurs caractères spécifiques - et rien que ça c'est un petit bout de bonheur -, avec quelques bonnes réparties dont:

"My people have a saying - the wolf who walks on the thinnest ice will go further than one who takes the safe ground.
- Oh very deep, comments Martha. I'll remember that and send it to Reader's Digest."

*

"Why would we be afraid? asks Martha.
- Because our friend here is a Huygovan, a species feared througout the universe, the Doctor provides her answer.
- We mean no harm, insists the alien.
- Unfortunately that doesn't make you any less dangerous, the Doctor responds. Huygovan's have evolved a sphisticated natural defence. When they encounter a new species they have glands which react to the new species' DNA and create species-specific fatal viruses, he explains. And that's not easy to say - "species-specific!" he adds."

Voilà, donc clairement pas aussi bien que les Doctor Who books tout court, et plutôt très anecdotique.

Une incroyable histoire (William Irish)

laural87@gmail.com (Leïa Tortoise) — Fri, 12 Aug 2011 21:50:54 +0000

Il y a des fois comme ça, où les livres s'attardent entre mes mains pendant que je les traite au boulot, et où je finis par les engloutir le temps d'une ou deux pauses déjeuner plutôt que de m'arrêter à un simple feuilletage.

Une centaine de pages, écrit gros et aéré, avec du suspense: en moins d'une heure j'avais avalé celui-ci.

New York, années cinquante. Buddy vit avec ses parents dans un deux pièces sordide à l'arrière d'un vieil immeuble de Holt Street. Souvent, il échappe à ce monde terne en racontant des histoires, et ses parents n'aiment pas ça. Pourtant, cette fois, Buddy n'invente rien : en cette nuit étouffante et moite de juillet, il a bel et bien vu ses voisins du dessus tuer un homme!

C'est un peu "Pierre et le loup" version moderne et new-yorkaise, et justement c'est très intéressant de voir comment tout peut être une question d'interprétation.

Entre les parents qui s'obstinent à y voir des mauvais penchants, les policiers qui ne le prennent pas au sérieux, et les assassins qui ont bien tout compris et retournent la situation à leur avantage, en attendant de saisir l'opportunité de se débarrasser de ce témoin gênant, on souffre autant que Buddy de savoir la vérité sans arriver à le faire accepter, et d'être exposé en danger sans que personne ne le réalise...
Le sentiment d'impuissance et de menace est très communicatif et le suspense augmente de page en page!

*

"Les Kellerman? Oh! Buddy quand cesseras-tu donc d'inventer des choses? Ce seraient les dernières personnes au monde... Elle a même l'air d'être très gentille. L'autre jour, elle est venue m'emprunter une tasse de sucre et elle a toujours un sourir ou un mot aimable quand nous nous rencontrons dans l'escalier. Comment as-tu pu imaginer des choses pareilles à propos de gens comme eux..!"

*

"Alors, es-tu prêt à reconnaître que ce que tu m'as raconté tout à l'heure n'était pas vrai?
Buddy avala péniblement sa salive et demeura immobile, sans répondre, la liberté à portée de la main.
- Réponds! dit le père sévèrement. Oui ou non?
C'était un dilemme et Buddy ne savait comment s'en sortir. Il avait été corrigé pour avoir dit ce que ses parents croyaient être un mensonge. Maintenant, ils voulaient justement le faire mentir. Car, s'il disait la vérité, ses parents tiendraient ça pour un mensonge et, s'il mentait pour échapper au châtiment, il recommencerait justement ce qu'il avait promis de ne plus faire. Il essaya de s'en tirer en posant lui-même une question:
- Quand on... quand on voit quelque chose, quand on le voit de ses yeux... est-ce que c'est vrai? balbutia-t-il.
- Bien sûr! répondit son père avec impatience. Tu es assez grand maintenant pour le savoir! Tu n'as plus deux ans!
- Alors, puisque je l'ai vu, c'est que c'est vrai.
Cette fois, le père se mit vraiment en colère."

*

Mais ne vous inquiétez pas: ça finit bien

Alors évidemment c'est pas un chef d'oeuvre, mais c'est une petite lecture bien sympa pour faire un break et se changer les idées entre deux livres plus conséquents!

Muséums (anthologie par Christophe Thill)

laural87@gmail.com (Leïa Tortoise) — Thu, 11 Aug 2011 23:11:42 +0000

Peu après mon retour des Imaginales, encore toute émoustillée de toutes ces rencontres, découvertes et nouvelles pistes de lecture, j'ai reçu dans ma boîte mail agréable surprise: ma première proposition de "SP" d'un éditeur!

J'avais manifesté mon intérêt pour une anthologie dans laquelle Jess Kaan avait publié un texte, et il semblerait que ça ne soit pas tombé dans l'oreille d'un sourd, puisque c'est l'anthologiste lui-même qui m'a contacté...

Petite première pour moi, donc, ça toujours un petit quelque chose ^^
(même si j'ai toujours l'intention de ne pas trop m'engager dans le système des SP, ayant déjà assez de mal à contrôler ma PAL comme ça, mais en l'occurence j'aurais fini par l'y ajouter moi-même tôt ou tard, alors...)

"Palais de la science, institution culturelle, mais aussi lieu de rêverie, le muséum est un endroit riche d’une indéniable et complexe poésie. De nombreuses présences s’y côtoient : brillants chercheurs et obscurs employés, visiteurs parfois studieux et parfois beaucoup moins, à la recherche d’une information, d’un sujet de croquis, voire d’un lieu de rendez-vous discret… Sans oublier ses véritables stars, qui toisent la foule du haut de leur piédestal ou du fond de leur vitrine : qu’elles soient récentes ou antédiluviennes, animaux, végétaux ou minéraux, ou bien encore objets manufacturés. A travers ces 34 nouvelles, parcourez des musées réels ou imaginaires et découvrez leurs secrets. Quels mystères tous ces cabinets et ces tiroirs de bois verni peuvent-ils bien recéler ?"

Alors si vous aimez les muséums et leur ambiance si particulière, précipitez-vous sur cette anthologie et vous passerez bien des heures plaisantes dans les méandres de cet univers à part entière!

J'ai passé un très bon moment à passer d'une nouvelle à l'autre, avec pour point commun ces lieux à la fois majestueux et décrépits, au charme suranné mais aussi imprégné d'un mystère presque malsain, et de tout l'imaginaire débridé qu'ils engendrent inévitablement...

Evidemment, comme dans toute anthologie - surtout thématique - on trouve des textes meilleurs que d'autres, on se forge ses petits coups de coeur et préférences, on trouve aussi certaines idées récurrentes, qui pourraient avoir tendance à lasser si on n'aime pas plus que ça l'archétype dans lequel elles puisent, ce qui n'est pas heureusement pas mon cas

Alors au menu, voyons voir ce que j'ai noté de ces 34 textes (avec un petit ♥ pour mes préférés) :

* Guide du muséum de Rascanges (François Fierobe) *
Une belle entrée en matière avec ces typiques plaisanteries équivoques sur les visiteurs qui ne ressortent jamais et les squelettes qui se multiplient etc... suivez le guide!

* Gombessa song (Véronique Pingault) *
ou la tranquille supériorité du trilobite...

* L'Affaire de l'épidémie dansante (Nico Bally) *
Ah, on touche un sujet qui m'accroche toujours autant: les personnages de tableaux. Très réussi! ♥

* Notre Dame des marrons (Bernard Weiss) *
Un petit peu fouillis et longuet, mais il y a de l'idée.

* La Véritable histoire du Quetzalcoatlus (Régine Philippe) *
Il manque juste un petit quelque chose pour étoffer, parce qu'on le voit venir assez facilement, mais c'est un texte assez sympa aussi.

* Le Sourire du dodo (Olivier Caruso) *
Une lente descente dans la folie, c'est très bien rendu.

* Chroniques d'un cabaret de curiosités (Anne Goulard) *
Ca peut être fastidieux d'inventorier un fonds spécial, mais ça peut aussi cacher des surprises inouïes... j'ai beaucoup aimé ♥♥♥
"Un pan entier de l'esprit d'Hector se fissura. s'il pouvait admettre l'existence d'une sirène de dix centimètres de long, un monde de possibles incroyables s'ouvrait à lui."

* Tourbe millénaire (Loïc Lendemaine) *
Notre guide est un rat dans les nuits du British Museum, quand les habitants des vitrines reprennent vie...

* La Tourbière (Romain Champion) *
Quand un visiteur passionné réalise son fantasme de se faire enfermer une nuit dans son musée préféré, tout prend des perspectives inédites et étranges...

* Art nouveau (Cédric Citharel) *
Une vague d'attentats culturel prône une nouvelle forme d'art, où toutes les sensations sont directement sollicitées. C'est beau... ♥

* Pazuzu (33 O 21 S / 44 O 25 E) (Jess Kaan) *
Un intéressant retour sur le pillage du musée de Bagdad, avec une histoire de possession démoniaque.

* Reliques (Pascal Sacré) *
On se laisse hypnotiser nous aussi par ces petites statuettes au pouvoir redoutable...

* Musée-homme (Robert Darvel) *
On expérimente un muséum mental unique au risque de s'y perdre - troublant.

* Bicéphalite (Julien Heylbroeck) *
Ah, cette fois on se balade plutôt du côté des freaks, et c'est fort bien développé.

* Le Musée des vapeurs (Franck Ferric) *
Une collection très particulière et qui m'a vraiment étonnée et ravie, un vrai coup de coeur pour ce texte! ♥♥♥

* Sarah (Nelly Chadour) *
Très intéressant texte sur la perception des indigènes comme bêtes curieuses, et l'obtination d'une érudite respectueuse... ♥

* Voleur (Emmanuelle Cart-Tanneur) *
Un autre texte sur les personnages de tableaux, encore plus réussi, très vivant et juste, un autre grand coup de coeur! ♥♥♥

* Chimères (Irène Maubreuil) *
Héhé, un petit bizutage où l'élève surpasse les maîtres... Une plume particulièrement bonne, au passage.

* Le Musée des Damnés (Léo Lallot) *
Un gardien de musée qui se fait lentement soumettre par une pièce de la collection...

* Hors de l'Éden (Romain D'Huissier) *
Un muséum des créatures fantastiques, secret et bien protégé, et un complot pour fire bonne mesure. J'ai beaucoup aimé.

* Le Directeur des ressources humaines ; l'autre (Mathias Moucha) *
Juste trois pages, mais succulent: pas facile tous les jours de s'occuper du recrutement des gardiens de nuit quand il faut les renouveler constamment! ♥

* Écographie d'un petit pois (Ludmila Safyane) *
Pareil, juste deux pages mais très réussi, troublant à souhait, entre auto-persuasion et voyage dans le temps.

* L'Objet K (A. Kowsky) *
Il n'est pas bon d'être un étudiant trop zélé quand on obtient d'être confronté à l'objet mystérieux que la communauté scientifique garde jalousement...

* Jeanne était au pain sec (Gudule) *
Une auteure jeunesse que je ne m'attendais pas à retrouver ici, mais elle illustre parfaitement le pouvoir de l'imagination galopante dans un milieu aussi impressionnant qu'un muséum et les épreuves du monde extérieur.

* Le Secret de Canaletto (David Miserque) *
Encore une histoire de tableau, et décidément j'ai encore adoré! Il y a même une petite touche lovecraftienne finement vue... ♥

* La Lyre à trois cordes (Julie Conseil) *
Une très belle histoire qui ne paye pas de mine, mais magique... La naissance d'une vocation et d'un fonctionnariat (plus ou moins) volontaire, d'une façon incongrue. ♥♥♥

* Les Malédictions croquées (Blanche Saint-Roch) *
Un sacré coup de coeur là aussi pour cette petite équipe de choc qui capture et annéantit les pouvoirs maléfiques d'innombrables artefacts dispersés dans les musées du monde entier, avec une candeur et une poésie toute enfantine... ♥♥♥

* Le Maître des curiosités (Bernard Leonetti) *
Un texte vraiment déroutant, mais qui met un peu trop de temps à se mettre en place et coupe trop court après la chute qui remet tout en perspective, dommage.

* Le Musée de soi-même (Fabien Clavel) *
Pfouhlala, il est complexe, ce texte tout en introspection, aliénation et quête de soi... Bon, vu la chute, ça se comprend, et on là on se dit que c'est finalement bien vu. Mais j'ai eu trop de mal à accrocher pour apprécier comme il se doit...

* L'Éveil (Aurélie Ligier) *
Une très belle idée, ce musée des princesses mises sous cloche, cette suite alternative et tourmentée de Blanche Neige et autres contes. Seul le côté très grinçant me retient d'avoir un coup de coeur. ♥

* La Machine des Incas (Georges Mugand) *
Les textes les plus courts sont en général les plus percutants: c'est encore vérifié avec celui-ci qui en à peine trois pages développe un bel exemple de voyage dans le temps en petites touches esquissées ça et là pour mieux nous plonger dans le présent de l'histoire.

* Les Rouages du destin (Terry Montcalm) *
Un automate qui semble se mettre en mouvement de lui-même pour transmettre laborieusement un message, l'émerveillé confronté au sceptique et à la rationnelle, et pourtant une série de coïncidences troublantes... J'aime beaucoup ^^

* Le Musée des âmes (Jean-François Seignol) *
Une teinte SF pour ce muséum du futur et ses xéno-archéologues dont les objets d'études proviennent d'autres planètes colonisées... Et une aventurière qui s'obstine à démentir la condescendance colonialiste en cherchant à démontrer la maîtrise spirituelle des habitants d'une nouvelle planète découverte, tout ça suivi par les yeux de son ami esseulé. Un beau texte aussi.

* Seul (Jean-François Lubin) *
On finit sur un dernier court de deux pages, ma foi assez classique même si la chute est très bonne.

Et voilà! J'ai tout plein de noms d'auteurs à retenir, maintenant, histoire de ne pas passer à côté si leurs autres textes me passent à portée de yeux

Je dirais même que les éditions Malpertuis méritent bien le coup de pouce spécial "petits", c'est de la Lecture Equitable!
Et bien sûr je les remercie de m'avoir envoyé ce SP.

Un dernier mot: j'ai écrit cette chronique au son de la très appropriée BO du film "Les aventures d'Adèle Blanc-Sec" (et un peu de celles de la série Doctor Who aussi), et ce livre m'a accompagnée en voyage à Lyon et à Cardiff, lu dans les trains, cars et lits d'amis...

Trainspotting (Irvine Welsh)

laural87@gmail.com (Leïa Tortoise) — Wed, 03 Aug 2011 21:04:00 +0000

Ce livre a commencé à m'intriguer quand une amie anglaise était en train de le lire et me disait que c'était bien bourré d'accent écossais. Quand l'été kiltissime est arrivé sur ces entrefaites, je me suis dit que c'était l'occasion ^^

"Ils sont quatre amis inséparables qui ont en commun une enfance, une ville, des voisins, le chômage. Et surtout une dévotion appliquée pour une seule et unique héroïne en forme de seringue. On entend ces quatre-là, on les écoute : chacun raconte son Edimbourg, entre deux pintes de bière, après un fix, avant une tasse de thé, ou pendant une baston à coup d'aiguilles à tricoter taillées en pointe. On voit les corps mangés par le virus, la drogue, les hallucinations, et puis quelque chose se détache : on est d'Edimbourg, mais comme on est de Fresnes ou de la Santé. Il faut s'échapper."

On m'avait prévenu que le sujet était assez dur et que ça pouvait être vulgaire, je le confirme, mais franchement ça passe.

Evidémment je me doutais bien que l'accent écossais n'était pas non plus le personnage principal du livre mais pour le coup j'ai quand même été un peu déçue, parce que sorti des "aye" et "oye", le traducteur a surtout transcrit le parler prosaïque des personnages, par exemple "Caisse tu fais" pour "qu'est-ce que tu fais". Typique des djeunz, mais universel...

Et puis je n'aime pas cette couverture qui reprend l'affiche du film qui en a été tiré après, j'aime jamais ça, et je me suis rendue compte que ce n'est pas du tout l'image que je me suis fait de certains personnages, comme Begbie et surtout Sick Boy que je voyais en grand black costaud, et la fille est carrément inconnue au bataillon dans le livre...

Mais j'ai quand même bien envie de voir le film à l'occasion, parce que j'ai l'impression aussi que ça rendrait tout ce bordel plus vivant et plus facile à suivre.
Les différents points de vue ne sont pas toujours évidents dans le livre, on s'y retrouve difficilement, même si la confusion reflète bien le brouillard toxico dans lequel ils nagent tous, et que chaque personnage a tout de même ses tics de langage - surtout Spud, j'aime beaucoup ses "si t'aimes bien", "ce matou-là", et Sick Boy avec ses petits dialogues intérieurs avec un Sean Connery chuitant, "ch'est chûr, Shimon", etc.

Mais c'est surtout Rents qu'on suit, et je l'aime bien. Désabusé, blasé, lucide malgré la dope, bien conscient du marasme où il est plongé, et au fond, mais alors bien planqué au fond, un type bien.

On est vraiment plongé en plein milieu junkie, on comprend mieux leur vie, leur quotidien, l'influence de la drogue qui prend toute la place, mais aussi les maladies, les deuils, les sursauts plus ou moins vains pour se désembourber et se sortir de là, ou pas...
Sans oublier la baston, le cul, les rares relations jamais simples avec la famille, la comédie des cures de désintox, les grandes amitiés et les coups de pute.

Et on se surprend à les comprendre... C'est bien un petit monde parallèle, et d'ailleurs pas forcément tellement en marge de notre société!

Voilà, c'était une petite lecture sympa qui change un peu. (mais un de ces bouquins que je ne pense pas garder)

"La société invente une logique compliquée et fallacieuse pour absorber et transformer les gens dont le comportement dévie du courant général. Supposons que j'évalue tous les pour et les contre, que je sache que ma vie sera courte et que je sois sain d'esprit et tout mais que je veuille toujours me droguer? Ils ne te laisseront pas faire. Ils ne te laisseront pas faire parce que c'est le signe de leur propre échec. Le fait que tu choisisses de simplement rejeter ce qu'ils ont à t'offrir."

"Je sirote ma vodka et j'examine la fille. Elle est bien bronzée, des cheveux bien coiffés mais tout ça semble plus souligner qu'amoindrir un air vaguement hagard, malsain. Je branche mon petit oeil: une minable connasse de plus qui cherche à s'encanailler. Les cimetières en sont pleins.
Je prends le joint, le flaire et le rends.
- Herbe et opium, c'est ça? je fais.
En fait, ça sent le bon matos.
- Ouais... qu'elle fait, un peu douchée.
Je regarde le joint qui se consume entre ses doigts. J'essaie de ressentir quelque chose. N'importe quoi. Ce que je chercher en fait c'est le démon, le vrai salaud, le malade qui en moi verrouille mon cerveau, qui pousse ma main sur le joint et le joint à mes lèvres et qui tète et qui tète comme un aspirateur. il ne vient pas jouer. Peut-être a-t-il déménagé. Il ne reste plus qu'un trouducu fonctionnarisé."

Et donc un petit trip dans les bas-fonds modernes de Leith, quartier d'Edimbourg, pour l'été Kiltissime!

Et j'ai terminé cette lecture pendant mon voyage au Pays de Galles - ce qui est assez approprié pour un bouquin signé Irvine Welsh, maintenant que j'y pense ^^

Lectures Communes à gogo

laural87@gmail.com (Leïa Tortoise) — Wed, 03 Aug 2011 13:40:00 +0000

En ce moment, Cachou propose plein de Lectures Communes qui m'intéressent grandement:

- Notre-Dame-aux-Ecailles, de Mélanie Fazi, à chroniquer le 15 août

- Jack Barron et l'éternité, de Norman Spinrad, pour le 25 août

- Le Nom de la rose, d'Umberto Eco, pour le 15 octobre

- Stalker, d'Arkadi et Boris Strougatski, pour le 23 octobre

Les deux premiers sont ma PAL et ça fait déjà plusieurs mois que je veux absolument lire le premier au plus vite, Le nom de la rose est une relecture que j'ai toujours eu envie de faire et je découvre à cette occasion l'existence d'une Apostille pour enrichir sa lecture qui m'a l'air très intéressante, et puis Stalker c'est encore à force d'en entendre dire le plus grand bien (surtout par Baron) que je commence à avoir envie de le dégoter...

Et pour couronner le tout, ce mois-ci le Cercle d'Atuan lit Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne!

Et l'été Kiltissime n'est pas encore fini et je compte bien en profiter...

C'est dur, la vie de LCA

Kiltissime: "quand ça fait phloque"

laural87@gmail.com (Leïa Tortoise) — Mon, 01 Aug 2011 23:58:50 +0000

Et comme aujourd'hui semble être mon jour de chance, il se trouve que je viens de remporter les 50€ kiltissimes à dépenser chez Amazon grâce au petit concours de Cryssilda!

Je pensais que ma petite bafouille serait loin derrière moult autres participations grandioses, mais finalement je suis la seule à avoir déliré sur les phloques!

Ca va sûrement me permettre de faire entrer dans ma PAL des trucs qui me donnent envie pendant cet été kiltissime, avec toutes ces bonnes pistes qui fleurissent partout... (et ça va sûrement faire s'écrouler une de mes Montagnes A Lire, mais on s'en fout ^^)

Le principe était simple: envoyer à Cryssilda un article façon Wikipédia à propos des "phloques" (petit délire cryssildien du même tonneau que les "zombiches") dans le principal but de la faire rire.
Voici donc la preuve qu'on peut déblatérer du grand n'importe quoi et en être récompensé

*

Extrait de l'encyclopédie interne WiKryssilda, en consultation à la National Library of Scotland:

La famille des MacPhlocidae est une famille recomposée aux liens complexes. Éléphants, sirènes, tritons, veaux, morses et autre éléments rapportés s'y côtoient et s'y entremêlent avec bonhomie et indifférence, dans la grande tolérance qui caractérise le phlegme britannique, ou plutôt le phlogme.

Barbu ou moustachu, le phloque commun présente généralement un symptôme oculaire au niveau de la paupière, impliquant un tressaillement constant des petits nerfs situés à cet endroit. D'aucuns estiment que cette particularité leur donne l'air de faire un clin d'oeil, ou bien de papillonner des cils par une coquetterie légèrement déplacée, ou bien encore d'être plongés dans une transe mystique lorsque des crampes se manifestent.

Entre le grognement d'otarie, le barrit d'éléphant et le soufflement du buffle, son cri peut éventuellement évoquer une onomatopée s'apparentant à "phloque".

Relativement courant sur les terres d'Ecosse, il reste néanmoins très difficile à observer et donc à étudier, ce qui en fait un des derniers mystères de la science.

Les autochtones s'accordent pourtant à laisser entendre qu'il n'est pas si rare d'en croiser, à la nuit tombante, et que seuls quelques individus dans des conditions particulières non précisées seraient capables de les identifier. Malgré toutes les recherches des rares spécialistes, aucun détail n'a pu confirmer ou infirmer ces insinuations. Aucune étude n'a permis non plus d'accréditer et d'approfondir le folklore populaire qui circule à propos des phloques.

On raconte notamment que le bruit des corps qui s'affalent sous le crachin écossais est à l'origine de l'expression "quand ça fait floc, c'est dans la flaque", augurant d'un bon présage pour les engagements dans des paris et jeux de hasard, ou au contraire d'insuccès prévisible quant à d'autres sortes d'attentes.
Une variante plus obscure ajoute une deuxième maxime: "quand ça flique, c'est dans la phloque".

La marque des montres Flik Flak aurait également été inspirée des phloques, à moins que ce ne soit le village de Flic-en-Flac, sur l'île Maurice.

L'image du phloque la plus récurrente lors des veillées écossaises le présente comme une créature qui devient fantôme après sa mort, sous le coup d'une malédiction des fées, et ne peut atteindre le repos qu'après un temps indéfini aux côtés des esprits humains auxquels ils apportent une présence compréhensive pendant l'éternelle errance de leur âme en peine.
Ces derniers s'y attachent parfois à tel point qu'ils plongent dans une profonde dépression lorsque leur compagnon phloque s'éloignent et disparaissent ; ainsi le Guerrier Gelé, qu'on peut paraît-il entendre se lamenter à gros sanglots au plus noir des nuits dans lune: "je perd mon phloque! je perd mon phloque!"

Pas plus de Grande Relecture mais bien plus de Pottermore

laural87@gmail.com (Leïa Tortoise) — Mon, 01 Aug 2011 21:39:00 +0000

J'abandonne mon défi de Grande Relecture de Harry Potter, j'ai totalement échoué à maintenir le rythme et maintenant j'ai plus du tout la motivation de m'y remettre.

D'autant plus qu'entre temps, il y a eu les débuts de Pottermore: ça a commencé par un décompte sur la chaîne Youtube de J.K. Rowling...

...qui amenait à un mystérieux site:

... et quand le décompte a touché à sa fin et qu'on n'en pouvait plus de se demander ce qui allait être dévoilé...

...On a eu une vidéo où J.K. Rowling annonçait que pour prolonger et approfondir l'expérience Harry Potter, elle créait Pottermore, qui permettrait de redécouvrir la série avec des contenus enrichis, quand ça sera ouvert officiellement pour de bon en octobre prochain.

J'avoue que sur le coup, j'ai été très déçue, parce que je m'attendais à l'annonce de la sortie de sa fameuse encyclopédie (qui était un des motifs du procès contre le Lexicon qui m'est toujours resté en travers de la gorge), même si dans le principe c'est très similaire mais pour moi ce n'est pas pareil d'avoir une encyclopédie imprimée en main plutôt que de devoir consulter un contenu sur le web, l'accès et l'aménagement de mon temps sont très différents (bien que ça puisse s'arranger maintenant que je me suis offert un mini PC, mais là n'est pas la question), et puis je trouvais ça franchement abuser de faire un teasing aussi lourd, puisqu'en gros on avait eu un décompte juste pour nous laisser avec encore plus de questions et nous laisser nous faire notre propre nouveau décompte...

Bref, j'avais légèrement tordu le nez. Et puis le temps a mis un peu de distance, a atténué la déception et la frustration, et j'ai fini par me dire que ouais, bon, c'était chouette quand même et ça méritait de repartir à l'aventure (et tenter de renouer un peu avec le forum des Fondus en me créant du temps pour ça ^^).

Je m'étais donc mise sur la newsletter pour être tenue au courant de la mystérieuse affaire annoncée pour fin juillet, et j'avais laissé ça dormir. Mais je n'ai jamais reçu le mail de la newsletter, et j'ai complètement oublié cette histoire le 31 juillet

Ce n'est que ce matin, 1er août, en regardant mon smartphone pendant que je traînouillais au lit, que j'ai vu que ça bougeait sur Facebook et que ça me l'a remis en tête...
Je me suis donc levée pour aller étudier ça de plus près, et je suis partie à guetter la quête du jour pour obtenir une pré-inscription pour accéder au site en avant-première.

Beaucoup de Fondus avaient déjà réussi la quête du jour 1, et la poignée restante (dont moi) trépignaient complètement, on a fait un petit tchat improvisé en attendant l'ouverture de la quête du jour 2...

Et ce ne fut pas une mince affaire (j'étais totalement survoltée), mais finalement j'ai bien réussi moi aussi à me pré-inscrire et chuis trop contente!

J'ai hâte de voir ce que ça va donner...

Rondes Des Desserts: Welsh Cake en juillet

laural87@gmail.com (Leïa Tortoise) — Mon, 01 Aug 2011 13:56:00 +0000

Bon, juillet est encore un mois particulièrement creux pour mon blog: j'ai surtout été occupée par un vide-grenier où je tenais un stand et par mon voyage au Pays de Galles...

Je n'ai pas chroniqué un seul livre!
Mais j'en ai lu 3:

- Trainspotting (Irvine Welsh)
- Muséums (anthologie)
- Kalix, la loup-garou solitaire (Martin Millar)

Et j'en ai rajouté 6 dans ma PAL de mon voyage gallois...

Le mois Kiltissime est devenu un été Kiltissime et j'ai bien l'intention d'en profiter pour sortir quelques chroniques en rapport avant la fin août.

J'aurais voulu faire la Lecture Commune du Vade-Mecum mais j'avais relu Le Faucheur au printemps et je n'arrive pas à retrouver où j'ai pu le fourrer en attendant d'en faire la chronique, et j'avais commandé l'édition poche pour avoir la belle couverture de Marc Simonetti mais il y a eu un cafouillage de Chapitre et je ne l'ai toujours pas reçu

Pour le reste, j'ai commencé à revisionner la saison 6 de Doctor Who et chroniquer par épisode, et j'ai l'intention de me dépêcher de finir ça et d'aller voir les nouveaux trailers pour la suite, et puis j'ai été au ciné:

- Dr Who 601-602 The Impossible Astronaut / Day of the Moon
- Harry Potter & the Deathly Hallows (film 7 Part 2)

J'ai aussi eu un aperçu d'autres séries que je veux continuer avec mes diverses IRL

J'ai aussi réaménagé un peu ma bibliothèque personnelle, et j'en suis déjà arrivée au stade que je redoutais, où j'ai dû ré-étager mes Pratchett pour les attraper plus facilement, et donc tasser le reste au maximum

Et ma bibliothèque pratchettienne figure sur le site de la Guylde des Rapporteurs ^^

Et voilà, c'est parti pour le mois d'août...

Harry Potter & the Deathly Hallows (film 7 Part 2)

laural87@gmail.com (Leïa Tortoise) — Sun, 31 Jul 2011 21:12:12 +0000

Comme je le disais, j'ai vu le tout dernier film HP en vraie VO à Cardiff.
Et je ne sais pas si c'est l'enthousiasme et la satisfaction communicative d'Estelle, le fait que j'ai totalement décroché des bouquins (ma tentative de relecture intégrale est un échec), ou la réconciliation qui s'opère en moi avec les films depuis à peu près le 5°, et aussi le fait que j'ai définitivement intégré que ce ne sont que des adaptations à regarder en tant que telles, mais ma foi j'ai beaucoup aimé ce dernier film.

Evidemment, tout n'est pas exactement fidèle au livre, mais au moins les raccourcis restent sobres et crédibles. J'ai eu beaucoup d'émotion sur des scènes retranscrites exactement telles que je me les imaginais, j'ai redécouvert quelques trucs (le tome 7 est toujours le seul que je n'ai encore jamais relu, je n'ai eu que ma première lecture en VO et celle en VF), et j'ai même trouvé que certaines scènes un peu réadaptées devenaient meilleures que dans le tome, et même chose pour l'épilogue qui cette fois formait vraiment une fin qui bouclait la boucle et qui m'a effacé le goût fade que ça m'avait laissé dans le livre...





Et on redémarrait fort avec la plage que chuis trop contente d'avoir vue en vrai le lendemain



Première petite surprise: je me souvenais plus qu'Hermione prend du Polynectar pour se faire passer pour Bellatrix et entrer dans son coffre à Gringotts, la scène m'est revenue en même temps que je la voyais, et ça collait parfaitement!



J'ai bien aimé comment ils ont fait le dragon, vieux, fatigué, malade, blessé, et profitant de cette fuite inespérée...



Et puis la rencontre avec Abelforth, et les résistants de la Salle sur demande, très proche là aussi de ce que j'imaginais.

Et surtout Snape, bien que sa fuite ait été légèrement altérée, j'ai trouvé que ça restait très fidèle malgré tout, et alors son souvenir dans la Pensine... c'était exactement, exactement, comme je l'avais ressenti.

Le "always" que j'attendais était très très réussi, et j'ai bien écrasé ma larmichette (qui n'était ni la première ni la dernière).

Et puis l'attaque de Poudlard, bien ficelée et qui retranscrit bien les différentes étapes de la Dernière Bataille, avec ses moments épiques, ses quêtes parallèles, ses sacrifices et ses revirements...

(j'ai adoré McGo: "J'ai toujours rêvé de faire ça, huhu" - et je me suis encore régalée avec Bellatrix, ce rôle génialement exacerbé par Helena Bonham-Carter est plus que jamais fidèle à lui-même)


(Hum, je me découvre un petit faible pour Bill Weasley, je sens qu'il va falloir que je m'intéresse de près à ce Domhnall Gleeson)

Et alors là, un de ces moments qui a été théâtralisé dans le film par rapport au livre mais que j'ai trouvé ça tellement mieux: l'instant héroïque de Neville. C'est juste grandiose. Et il le méritait.

Et évidemment le grand dénouement...


("Huh?" "Pas conteeeennnt!")

("ça va ch**eeer!")

Et les petites innovations sur le sort final (et celui utilisé par Molly Weasley) ne m'ont absolument pas choquées, au contraire j'ai trouvé que ça collait bien avec l'adaptation et que ça passait mieux à l'écran.

Voilà voilà *soupir satisfait*